La Cour suprême du Brésil a rendu, le 18 novembre 2025, des condamnations contre plusieurs militaires et un policier reconnus coupables d'avoir participé à la planification d'un projet visant à assassiner le président Luiz Inacio Lula da Silva et à soutenir une tentative de coup d'État en faveur de l'ancien président Jair Bolsonaro.
Contexte
Le dossier porte sur des événements survenus après l'élection présidentielle d'octobre 2022, au cours desquels des membres de l'appareil militaire et policier sont accusés d'avoir préparé des actions destinées à maintenir ou rétablir au pouvoir des personnes affiliées à l'ancien président Jair Bolsonaro. Un projet évoqué dans le procès était désigné sous le nom de "Poignard vert et jaune". Les cibles identifiées par l'accusation comprenaient le président Luiz Inacio Lula da Silva, son vice-président Geraldo Alckmin et le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes.
Verdicts et peines prononcés
Lors de cette phase du procès, quatre personnes ont reçu les peines les plus élevées :
- Hélio Ferreira Lima, lieutenant-colonel de l'armée : 24 ans de réclusion ;
- Rodrigo Bezerra de Azevedo, lieutenant-colonel de l'armée : 21 ans de réclusion ;
- Rafael Martins de Oliveira, lieutenant-colonel de l'armée : 21 ans de réclusion ;
- Wladimir Matos Soares, policier : 21 ans de réclusion.
Neuf militaires et un policier étaient visés dans cette étape du procès. Cinq autres militaires ont été condamnés à des peines comprises entre un an et onze mois et 17 ans pour des faits décrits comme des pressions exercées en faveur du soutien du coup d'État par des officiers supérieurs. Le général à la retraite Estevam Theophilo a été acquitté pour défaut de preuves, les juges ayant toutefois signalé l'existence de fortes suspicions quant à son implication.
Le juge Alexandre de Moraes a indiqué, au moment du vote, que les prévenus avaient "élaboré un plan pour la neutralisation d'autorités publiques brésiliennes".
Situation des autres personnes impliquées et procédure
Au cours des étapes précédentes de l'instruction et du procès, d'autres proches de l'ancien président Jair Bolsonaro ont été condamnés. En septembre 2025, la Cour suprême a condamné Jair Bolsonaro à 27 ans de réclusion et l'a considéré comme le dirigeant d'"une organisation criminelle" ayant conspiré pour maintenir le pouvoir de façon autoritaire après sa défaite électorale de 2022. Bolsonaro était assigné à résidence depuis août 2025.
Les condamnations prononcées peuvent faire l'objet d'appels. L'exécution des peines est suspendue jusqu'à l'épuisement des recours judiciaires prévus par la procédure pénale.
Par ailleurs, la première chambre de la Cour suprême a voté à l'unanimité pour que le parlementaire Eduardo Bolsonaro soit jugé pour entrave au procès de son père ; cette décision doit être formellement entérinée.
Conséquences diplomatiques et politiques
Le dossier a eu des répercussions sur les relations bilatérales entre le Brésil et les États-Unis. Les autorités américaines ont pris des mesures commerciales et ciblé des personnes par des sanctions individuelles, notamment en lien avec la gestion de cette affaire. Des informations publiées signalent des évolutions récentes dans ces relations diplomatiques, notamment à la suite de rencontres entre dirigeants.
Observations procédurales
L'ensemble des décisions rendues par la Cour suprême dans ce dossier relève du champ judiciaire national. Les peines et les acquittements résultent des votes et motifs des juges au sein de la Cour. Les personnes condamnées conservent la possibilité d'exercer les voies de recours prévues par la loi.








