Contexte et déroulement de l'attentat
Le 9 août 1982, un attentat a été perpétré dans le quartier du Marais à Paris, rue des Rosiers. L'attaque a commencé par l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, suivie d'une fusillade menée par un commando composé de trois à cinq individus. L'événement a entraîné la mort de six personnes et a fait vingt-deux blessés. Cet attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, une organisation dissidente de l'Organisation de libération de la Palestine.
Instruction judiciaire et décision de renvoi
Après plus de quarante ans d'instruction, les juges d'instruction antiterroristes ont ordonné la tenue d’un procès devant la cour d’assises spéciale de Paris à l’encontre de six personnes soupçonnées d'implication dans l’attentat. Ce renvoi fait suite à une demande du Parquet national antiterroriste émise au début du mois de juillet.
Personnes mises en cause
Deux personnes font l'objet d'une mise en examen :
- Abou Zayed, Norvégien d'origine palestinienne, âgé de 66 ans au moment de l'ordonnance, est considéré comme l'un des tireurs et est détenu en France depuis 2020 à la suite de son extradition de Norvège.
- Hazza Taha, soupçonné d'avoir caché des armes à l'époque, est placé sous contrôle judiciaire.
Tous deux contestent les faits qui leur sont reprochés.
Quatre autres suspects sont recherchés via des mandats d'arrêt internationaux. Ils seraient localisés en Cisjordanie, en Jordanie et au Koweït. Il s'agit de Hicham Harb (70 ans), qui aurait supervisé l'attentat et aurait agi en tant que tireur, Nizar Tawfiq Hamada (64 ans), soupçonné d'avoir été membre du commando, Amjad Atta (environ 72 ans), accusé d'avoir planifié l'attentat, et Nabil Othmane (72 ans), poursuivi pour préparation des faits.
Qualification des faits
La cour d’assises spéciale jugera Abou Zayed, Hicham Harb et Nizar Tawfiq Hamada pour assassinats. Pour Hazza Taha, Amjad Atta et Nabil Othmane, les charges retenues portent sur complicité d'assassinats et de tentatives d'assassinats.
Réactions à la décision de justice
La décision de renvoi a été diversement accueillie. Les avocats de la défense dénoncent une instruction inachevée et critiquent la procédure, affirmant que ce procès vise principalement à maintenir leur client en détention provisoire. Les parties civiles, quant à elles, attendaient une telle avancée judiciaire depuis plus de quarante ans.
Attribution de l’attentat
L’enquête et les décisions judiciaires désignent le Fatah-Conseil révolutionnaire d’Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l’Organisation de libération de la Palestine, comme l'organisation responsable de l'attentat.
Suites judiciaires
Le procès devant la cour d’assises spéciale marquera une étape importante dans l’affaire, après plusieurs décennies d’attente des victimes et de leurs familles. Les difficultés liées à l’arrestation et à l’extradition des suspects résidant à l’étranger demeurent un enjeu pour l’instruction et le déroulement du procès.