Le 26 novembre 2025, le Kremlin a qualifié de « processus sérieux » les efforts diplomatiques en cours autour d’un plan américain visant à mettre fin au conflit en Ukraine. Les autorités russes ont indiqué qu’il était encore trop tôt pour savoir si ces démarches rapprochaient d’une issue au conflit.
Négociations et propositions
Les discussions ont porté sur une version initiale d’un plan américain en 28 points. La Russie déclare l’avoir abordée « dans les grandes lignes » mais n’a, selon ses représentants, pas participé aux négociations ayant conduit à une version révisée présentée par l’Ukraine. Certains éléments rendus publics de la réécriture comprennent le maintien des effectifs de l’armée ukrainienne à 800 000 personnes.
La version originelle avait été perçue par plusieurs acteurs à Kyiv et en Europe comme comportant des concessions substantielles, notamment des cessions de territoires, une renonciation de l’Ukraine à adhérer à l’OTAN et une réduction des effectifs des forces ukrainiennes. Une réunion à Genève entre responsables ukrainiens et américains a été organisée pour travailler sur des contre-propositions sans la présence de représentants russes. Les États membres de l’Union européenne ont élaboré une contre-proposition rejetant les principales demandes russes; le Kremlin l’a qualifiée de « pas du tout constructive ».
Des pourparlers entre responsables américains et russes ont eu lieu à Abou Dhabi. Un état préliminaire a été annoncé concernant la visite de l’émissaire américain Steve Witkoff à Moscou la semaine suivante.
Positions des acteurs
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que le processus diplomatique était « probablement rien de plus important » à ce stade, tout en estimant qu’il était « trop tôt » pour évaluer son aboutissement. Le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, a indiqué que « certains points » du plan américain pouvaient être considérés comme positifs mais que d’autres nécessitaient une « discussion spéciale entre experts », précisant que Moscou n’avait « encore discuté en détail avec personne » et jugeant « inutiles » les efforts européens pour intervenir dans le règlement.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que les principes d’un plan américain révisé pourraient conduire à des « accords plus profonds » et a déclaré que « beaucoup dépend » désormais des États-Unis, ajoutant que les frappes russes pendant les pourparlers étaient « particulièrement cyniques ». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé l’Europe à maintenir la pression sur la Russie « jusqu’à ce qu’il y ait une paix juste et durable » et a affirmé que l’Europe se tiendrait aux côtés de l’Ukraine.
Situation militaire et incidents signalés
Les autorités ukrainiennes signalent que la Russie effectue des frappes régulières par drones et missiles, visant notamment des infrastructures énergétiques. Les services de secours ukrainiens ont indiqué qu’un raid sur la ville de Zaporijjia dans la nuit de mardi à mercredi a endommagé une trentaine d’immeubles et fait au moins 19 blessés civils, selon le médiateur ukrainien pour les droits de la personne, Dmytro Loubinets. Une attaque survenue la veille à Kyiv a fait au moins sept morts.
Les rapports sur les opérations terrestres indiquent que les forces ukrainiennes combattent pour des positions dans le Donbass, région que la Russie a identifiée comme objectif prioritaire. Les comptes rendus font état d’un déséquilibre en effectifs et en moyens entre les forces ukrainiennes et les forces russes.
Perspectives et étapes suivantes
Les autorités russes et américaines ont planifié des échanges diplomatiques supplémentaires, dont la visite annoncée de l’émissaire américain à Moscou. L’Ukraine sollicite des négociations directes au plus haut niveau, notamment une visite du président Zelensky aux États-Unis pour des entretiens avec le président américain. Des responsables impliqués dans le processus ont indiqué que de nombreux points restaient à clarifier et à discuter entre experts avant toute conclusion.








