Résumé
Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) consulté par l'AFP, l'Iran a accéléré le rythme de production de ses réserves d'uranium enrichi à 60 %. Le rapport fournit des chiffres de stock et décrit des évolutions de l'accès des inspecteurs de l'AIEA aux installations nucléaires iraniennes.
Observations de l'AIEA
Le rapport indique qu'au 13 juin 2025 le stock d'uranium enrichi à 60 % déclaré par l'Iran s'élevait à 440,9 kilogrammes. Cette quantité représente une hausse de 32,3 kilogrammes par rapport à la valeur constatée le 17 mai 2025. Le rapport mentionne aussi qu'au cours de la période précédente le stock avait augmenté de 133,8 kilogrammes.
L'AIEA rappelle que l'enrichissement à 60 % est proche du seuil de 90 % couramment considéré comme correspondant à l'uranium de qualité militaire.
Accès des inspecteurs et coopération
Le rapport indique que l'agence a retiré ses inspecteurs d'Iran pour des raisons de sécurité liées à des attaques sur des installations nucléaires. L'AIEA signale ensuite que l'Iran a suspendu sa coopération et a appelé à une reprise des inspections sans délai. L'agence précise que, tant que ses activités de vérification sur le terrain ne pourront pas reprendre, elle ne peut pas quantifier avec la même confiance et la même précision le stock d'uranium enrichi ni déterminer son emplacement.
Une loi adoptée par le Parlement iranien en juillet 2025 interdit en principe toute coopération avec l'AIEA, selon le rapport. Le document mentionne aussi qu'à la fin août 2025 des inspecteurs de l'AIEA se sont rendus sur le site de Bouchehr pour commencer des vérifications, tandis que les autorités iraniennes ont indiqué que cela ne constituait pas une reprise complète de la coopération.
Contexte et réactions
Le rapport situe le 13 juin 2025 au début d'un conflit de douze jours déclenché par une attaque israélienne contre l'Iran. Les bombardements et frappes durant ce conflit sont présentés comme ayant contribué à l'aggravation des tensions entre Téhéran et l'AIEA.
Des pays occidentaux expriment des soupçons selon lesquels la République islamique chercherait à se doter d'une arme nucléaire. Les autorités iraniennes démentent ces allégations et affirment leur droit à développer un programme nucléaire à des fins civiles.
Limites des informations disponibles
Le rapport souligne que, en l'absence d'accès complet sur le terrain, les estimations de l'AIEA comportent un degré d'incertitude plus élevé. L'agence demande un rétablissement sans délai de ses activités de vérification afin d'améliorer la précision de ses évaluations.