Contexte
La contestation a commencé à la fin novembre, après la tentative du gouvernement d'adopter en procédure accélérée le budget 2026, le premier budget libellé en euros. Le projet comprenait des hausses d'impôts et des cotisations sociales. Sous la pression de la rue, le gouvernement a retiré ce projet le 3 décembre.
Déroulement des manifestations
Les rassemblements ont repris début décembre et se sont poursuivis en plusieurs vagues. Le mercredi 10 décembre, des manifestations ont réuni des dizaines de milliers de personnes à Sofia et dans d'autres villes, selon des comptes rendus publiés. Les manifestants se sont concentrés sur la Place de l'Indépendance, devant le Parlement, et ont réclamé la démission du gouvernement en scandant des slogans et en brandissant des pancartes.
Revendications et acteurs
Les manifestants ont dénoncé des pratiques de corruption au sein des institutions et exprimé des inquiétudes quant à l'impact de l'introduction de l'euro sur les prix. Des formations politiques, notamment la coalition « Nous continuons le changement – Bulgarie démocratique » (PP-DB), ont appelé à la mobilisation. L'ancien magnat des médias Delyan Peevski a été visé par certains manifestants; il a fait l'objet de sanctions de la part des États-Unis et du Royaume-Uni et dirige un parti représentant la minorité turque ainsi qu'une partie de la communauté rom, formation qui soutient la majorité parlementaire.
Le président Roumen Radev a exprimé publiquement son soutien aux appels à la démission et a indiqué son intention de créer un parti politique.
Démission du gouvernement
Le Premier ministre Rossen Jeliazkov a annoncé la démission de son gouvernement lors d'une conférence de presse le 11 décembre. L'annonce est intervenue alors que les députés examinaient une motion de censure déposée par l'opposition.
Conséquences institutionnelles et perspectives
Conformément à la Constitution bulgare, la démission doit être avalisée par le Parlement, qui s'est réuni pour en examiner les suites. Le président de la République est chargé de confier un mandat pour la formation d'un nouveau gouvernement dans le cadre de l'assemblée actuelle; si aucun accord n'est trouvé entre les partis, le chef de l'État devra convoquer des élections anticipées, dans les délais prévus par la Constitution.
Les autorités en charge de la préparation à l'introduction de l'euro sont décrites comme institutionnellement indépendantes. Les observateurs interrogés ont indiqué que des problèmes liés au changement de monnaie pourraient devenir des sujets de débat politique.
Contexte politique antérieur
Le gouvernement avait été formé en janvier, à l'issue de sept élections tenues en moins de quatre ans. Il reposait sur une coalition incluant le parti conservateur GERB et d'autres formations, avec le soutien parlementaire du parti dirigé par Delyan Peevski.
Indicateurs et perception
Des instituts de sondage et des analystes cités lors des événements ont relevé un niveau élevé d'insatisfaction envers le modèle de gouvernance et ont noté la participation importante de jeunes aux manifestations. Selon des indices internationaux publiés antérieurement, la Bulgarie figure parmi les États membres de l'Union européenne pour lesquels la perception de la corruption est élevée.
![Le Premier ministre Rossen Jeliazkov a annoncé la démission du gouvernement bulgare jeudi 11 décembre. [Keystone - Bulgarian News Agency via AP]](/_next/image?url=%2Fapi%2Fprotected-media%3Fpath%3D%252Fdemission_du_gouvernement_bulgare_apres_manifestations_contre_la_corruption_e324009d_ac036aaeb0.png&w=1920&q=75)



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