Contexte
Le tribunal correctionnel d'Albi a rendu son jugement le 14 novembre 2025 à l'issue d'un procès concernant un réseau de proxénétisme et de traite d'êtres humains. Huit prévenus ont été jugés pour des faits d'exploitation sexuelle de personnes vulnérables et des infractions connexes.
Faits et période d'exploitation
Selon les éléments présentés au procès, l'exploitation principale a concerné une jeune femme d'environ 20 ans, présentant des troubles liés à la consommation de stupéfiants et des troubles psychiatriques. Elle aurait été contrainte à se prostituer pendant une période d'environ six mois, subissant des privations de sommeil et de nourriture, l'administration de produits psychoactifs, une surveillance permanente et des conditions d'hébergement insalubres. Les prévenus imposaient des quotas élevés de clients et des tatouages auraient été pratiqués sans le consentement de la victime.
Les enquêteurs ont également signalé l'existence d'une autre personne potentiellement victime, qui n'a pas été localisée au cours de l'instruction.
Organisation et direction du réseau
Le principal prévenu, identifié dans la procédure comme Enzo S. et surnommé "Krimo", était incarcéré depuis août 2023 pour des faits liés au trafic de stupéfiants. Les magistrats ont retenu qu'il aurait continué à diriger l'organisation depuis sa cellule. Le réseau comprenait plusieurs personnes chargées de la surveillance, de la prise de rendez-vous et de l'accueil des clients, dont une femme assurant l'organisation des rendez-vous.
Enquête et découverte
La présence de la victime principale a été signalée aux services de police à la suite d'un appel anonyme. Les investigations ont conduit à l'ouverture d'une information judiciaire et à la mise en cause des personnes impliquées dans l'exploitation.
Procès et décisions judiciaires
Le tribunal a déclaré la majorité des prévenus coupables, notamment de proxénétisme aggravé et de traite d'êtres humains. Les peines prononcées sont les suivantes :
- Enzo S. (alias "Krimo") : 12 ans d'emprisonnement ;
- M. L. (ex-compagne et organisatrice des rendez-vous) : 6 ans d'emprisonnement ;
- Salim : 4 ans d'emprisonnement ;
- Lenny, Enzo L. et Icham : 3 ans d'emprisonnement chacun ;
- Joaquim : 2 ans et demi d'emprisonnement ;
- Nasser : 2 ans d'emprisonnement.
Pour l'un des prévenus, la qualification de traite d'êtres humains a été écartée, d'autres chefs ayant été retenus à son encontre. La plupart des condamnés sont retournés en détention à l'issue du prononcé des peines ; deux ont obtenu un mandat de dépôt différé.
Victime et suites de la procédure
La victime principale n'était pas présente en séance lors des plaidoiries finales. Les acteurs de la procédure ont indiqué que la tenue des débats et les interventions en défense avaient été difficiles pour elle. Tous les prévenus disposent des voies de recours prévues par la procédure pénale et peuvent former appel dans les délais légaux.








