Introduction
Des chercheurs de l'Universiti Sains Malaysia (USM), à Penang, ont étudié l'utilisation des punaises de lit tropicales (Cimex hemipterus) comme source d'ADN humain pour des investigations médico-légales. L'équipe a évalué la conservation de l'ADN après un repas sanguin et la possibilité d'en extraire des informations phénotypiques à partir des résidus de sang présents dans ces insectes.
Contexte et objectifs
L'étude visait à déterminer pendant combien de temps l'ADN humain issu d'un repas sanguin reste exploitable dans l'appareil digestif des punaises de lit et à tester des marqueurs génétiques (STR et SNP) permettant d'établir des caractéristiques observables (profil phénotypique) d'une personne. Les chercheurs ont également cherché à comparer la pertinence de ces insectes à d'autres vecteurs biologiques, en tenant compte de leur comportement de déplacement limité.
Méthode expérimentale
Les punaises de lit ont été élevées en laboratoire dans des conditions contrôlées, la température étant maintenue entre 23 et 24 °C. À chaque repas, les insectes ont ingéré entre 1,5 et 5,3 microlitres de sang. Des échantillons ont été prélevés à différents intervalles post-prandiaux et l'ADN a été extrait puis analysé au moyen de marqueurs STR (répétitions courtes en tandem) et de panels SNP (polymorphismes mononucléotidiques).
Résultats
Les analyses montrent que l'ADN humain provenant du sang ingéré par Cimex hemipterus reste détectable et exploitable pendant une durée pouvant atteindre 45 jours après le repas. Les marqueurs STR et SNP ont permis d'obtenir des profils permettant d'estimer le sexe ainsi que certaines caractéristiques phénotypiques telles que la couleur des yeux, des cheveux et de la peau.
Les auteurs notent que, en raison du comportement sédentaire de ces punaises (absence de vol), un individu récemment nourri a tendance à rester à proximité du lieu où il s'est alimenté, ce qui limite la dispersion des traces et peut réduire le risque de contamination spatiale par rapport à des insectes volants.
Applications et limites
L'étude identifie une application potentielle des punaises de lit comme source de preuves biologiques sur une scène d'infraction lorsque des insectes ayant récemment pris un repas sanguin sont présents. Les principales limites sont la fenêtre temporelle d'exploitation (approximativement 45 jours) et la nécessité de trouver des spécimens présents et en bon état. Les auteurs précisent que ces insectes ne remplacent pas les méthodes médico-légales traditionnelles mais peuvent constituer un complément utile dans certaines circonstances.
Publication
Les travaux ont été publiés dans une revue scientifique spécialisée et détaillent l'analyse STR et SNP de Cimex hemipterus en contexte médico-légal.








