Résumé
Des frappes menées contre des responsables du Hamas au Qatar ont provoqué une réunion conjointe de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Doha et une série de réactions diplomatiques internationales. Le débat a porté sur les conséquences de l'attaque pour les négociations en cours sur Gaza, les relations entre Israël et des États arabes, et sur des initiatives au sein d'organismes internationaux.
Déroulement de l'attaque et bilan rapporté
Selon des sources diplomatiques et des communiqués cités par des agences de presse, une opération menée contre un complexe résidentiel à Doha a visé une réunion de responsables du Hamas rassemblés pour examiner une proposition de cessez-le-feu. Les frappes ont été imputées à des forces israéliennes et ont causé la mort de cinq personnes identifiées comme membres du Hamas et d'un membre des forces de sécurité qataries, selon des bilans publiés.
Le recueil des informations indique que certains responsables ciblés ont survécu, selon des déclarations du mouvement visé. Le texte des dépêches mentionne que l'attaque a été effectuée sur le sol d'un État qui joue un rôle de médiateur dans les négociations sur un cessez-le-feu à Gaza et qui accueille une base militaire américaine régionale.
Sommet conjoint à Doha : participants et interventions
Une cinquantaine de pays ont été représentés au sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'OCI convoqué à Doha. Y ont assisté, ou été représentés, des pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël, notamment les Émirats arabes unis, Bahreïn, l'Égypte, la Jordanie et le Maroc. Les délégations des Émirats, de Bahreïn et du Maroc ont envoyé de hauts représentants plutôt que leurs chefs d'État.
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a ouvert la réunion en accusant Israël d'avoir voulu "faire dérailler les négociations" en frappant des responsables du Hamas sur le sol qatari, et en affirmant que le recours à la force dans ce contexte sapait les processus de médiation. Parmi les autres intervenants figuraient des chefs d'État et de gouvernement de pays arabes et musulmans.
Le président turc a qualifié les actions attribuées à Israël de visant à poursuivre des opérations violentes en Palestine et de déstabiliser la région. Le président iranien a appelé à l'unité des pays musulmans et a demandé de rompre les liens avec Israël. Le président égyptien a mis en garde contre des conséquences sur les perspectives de normalisation et sur les accords existants.
Projet de déclaration et demandes formulées
Le projet de déclaration final consulté par des agences de presse contenait plusieurs recommandations et revendications destinées aux États membres et à la communauté internationale, notamment :
- exhorter les États à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël" ;
- inviter à engager des poursuites contre Israël ;
- coordonner des efforts visant à suspendre l'adhésion d'Israël aux Nations unies.
Le projet évoquait également, dans des termes rapportés, des accusations à l'encontre d'Israël liées à des pratiques qualifiées dans le texte de "crimes de génocide, nettoyage ethnique, famine et blocus", ainsi que d'activités de colonisation et d'expansion, et a estimé que ces pratiques minaient les perspectives de paix et la coexistence régionale. Ces éléments figurent dans le texte tel que présenté au sommet et sont rapportés ici comme contenu du projet.
Réactions au plan multilatéral et bilatéral
Conseil des droits de l'homme de l'ONU : le Conseil a annoncé la convocation d'une réunion d'urgence à la demande du Pakistan, au nom des membres de l'OCI, et du Koweït, au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), afin de débattre "de l'agression militaire récente menée par l'État d'Israël contre l'État du Qatar". Le débat a été qualifié d'urgence par les requérants.
Conseil de coopération du Golfe (CCG) : les six monarchies du Golfe se sont réunies en marge du sommet. Le secrétaire général du CCG a appelé les États-Unis, partenaire stratégique, à user de leur influence sur Israël pour empêcher de tels actes. Le CCG a exprimé des attentes de mesures concrètes de la part d'alliés extérieurs.
États-Unis : le secrétaire d'État américain a rencontré le Premier ministre israélien à Jérusalem pour évoquer les conséquences de l'attaque et le déroulement de l'offensive en cours à Gaza. Lors de déclarations publiques, il a indiqué que la relation bilatérale avec Israël ne changerait pas mais a dit qu'il fallait discuter des événements récents. Il a par ailleurs annoncé un déplacement prévu vers Doha.
Autres capitales : plusieurs gouvernements et dirigeants présents au sommet ont appelé à des mesures coordonnées et à un renforcement de la sécurité collective au sein de la région, selon les comptes rendus officiels.
Enjeux diplomatiques évoqués
Les interventions et le texte du projet de déclaration ont mis en avant plusieurs enjeux :
- l'impact de l'attaque sur les processus de médiation autour d'un cessez-le-feu à Gaza ;
- les conséquences possibles sur les efforts de normalisation des relations entre Israël et certains États arabes, y compris les accords déjà conclus ;
- la demande de réponses juridiques et institutionnelles au niveau international ;
- l'appel à l'alignement régional face aux menaces perçues.
Suites et développements attendus
Les sources consultées indiquent que des réunions et des discussions étaient programmées ou annoncées après le sommet, notamment la session d'urgence du Conseil des droits de l'homme et une réunion exceptionnelle du CCG. Des déplacements diplomatiques bilatéraux ont été évoqués par des responsables. Les communications officielles publiées par les États et par les organisations impliquées restent les principales sources pour suivre l'évolution des positions et des mesures.
Sources et limites
Le présent article synthétise des éléments extraits de communiqués officiels, de projets de déclaration consultés par des agences de presse et de déclarations publiques de responsables. Il rend compte des positions et des textes tels qu'ils ont été présentés publiquement ou cités par des médias. Les éléments cités ici sont rapportés tels qu'ils figurent dans ces sources ; ils ne constituent pas une validation indépendante des allégations formulées au cours des débats.