Contexte de l’annonce
Le 29 juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que le Royaume-Uni envisageait de reconnaître l'État de Palestine avant la prochaine Assemblée générale des Nations unies. Cette reconnaissance serait toutefois subordonnée à des conditions, principalement l’adoption d’engagements concrets par Israël.
Conditions exigées par le Royaume-Uni
Le gouvernement britannique a précisé que cette reconnaissance conditionnelle serait annulée si Israël adoptait immédiatement des mesures substantielles, notamment :
- La fin de la crise humanitaire dans la bande de Gaza, notamment en améliorant l’accès à l’aide et en prévenant la famine ;
- L’établissement d’un cessez-le-feu durable à Gaza ;
- L’accès sans délai de l’aide humanitaire par les Nations unies ;
- Un engagement formel à ne pas annexer la Cisjordanie ;
- L’adhésion à un cadre de négociations en vue d'une solution à deux États.
Londres a également insisté sur le fait que la décision de reconnaissance ne pourra pas être bloquée par un veto des parties impliquées.
Enjeux politiques et contexte européen
Cette initiative britannique fait suite à l’annonce similaire de la France, qui devient ainsi le premier pays du Groupe des Sept (G7) à déclarer une telle reconnaissance à l’ONU. Plusieurs autres pays européens, tels que l’Irlande, l’Espagne, la Norvège et la Slovénie, ont eux aussi reconnu l’État palestinien en 2024. Sur le plan interne, plus d’un tiers des députés britanniques se sont prononcés publiquement pour la reconnaissance de la Palestine.
Réactions internationales
La décision du Royaume-Uni a suscité des réactions contrastées : Israël a vivement critiqué cette éventualité, l’interprétant comme une récompense au Hamas et un obstacle aux négociations pour la paix et la libération des otages. En revanche, l’Autorité palestinienne a salué cette initiative. Les États-Unis n’ont pas commenté publiquement la démarche britannique. Par ailleurs, la majorité des États membres de l’ONU reconnaissent d’ores et déjà la Palestine.
Aide humanitaire et implications
Conjointement à cette déclaration, le Royaume-Uni a intensifié ses efforts humanitaires avec des largages aériens d’aide dans la bande de Gaza, où la situation humanitaire reste préoccupante.
Perspectives et prochaines étapes
Le Royaume-Uni pourrait devenir le second pays du G7, après la France, à franchir ce cap lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Cette politique s’inscrit dans une volonté affichée du gouvernement britannique de favoriser une paix durable au Proche-Orient, fondée sur la coexistence de deux États distincts et reconnus.
Conclusion
La reconnaissance britannique de la Palestine demeure conditionnelle et dépendra des évolutions régionales à court terme, notamment de la capacité d’Israël à répondre favorablement aux exigences britanniques. Cette initiative marque un tournant diplomatique majeur et s’inscrit dans le mouvement européen visant à encourager une solution pacifique et durable au conflit israélo-palestinien.