Contexte et Négociations
Les 27 États membres de l'Union Européenne se sont mis d'accord pour modifier le règlement concernant l'indemnisation des passagers aériens en cas de retard. Cette décision, visant à alléger la charge financière des compagnies aériennes, s'accompagne néanmoins de l'introduction de nouveaux droits pour les passagers. Cet accord est le résultat de longues discussions et doit encore être examiné par le Parlement européen, qui pourrait y apporter des modifications.
Indemnisation Actuelle
Actuellement, les passagers peuvent exiger une compensation allant jusqu'à 600 euros si leur vol a un retard supérieur à trois heures. Cette règle est en place depuis plus de vingt ans sous le règlement EC 261. Cependant, les compagnies aériennes déplorent le poids financier que cette indemnisation représente, estimée à 8,1 milliards d'euros annuellement par la Commission européenne.
Nouvelles Propositions
Sous la nouvelle proposition, pour les vols intra-européens et ceux d'une distance maximale de 3 500 kilomètres, l'indemnité serait fixée à 300 euros pour des retards de quatre heures ou plus. Pour les vols plus longs, les passagers pourraient recevoir 500 euros si le retard atteint six heures. Cette approche vise à offrir plus de flexibilité aux compagnies aériennes, leur permettant de mieux gérer les opérations sans encaissent de coûts trop importants en cas de retards.
Réactions et Opposition
Cette initiative a provoqué des réactions négatives de la part des associations de consommateurs. Le Bureau européen des unions de consommateurs estime que ces nouveaux seuils priveront de nombreux passagers de leur droit à indemnisation, étant donné que la plupart des retards sont compris entre deux et quatre heures.
De l'autre côté, les compagnies aériennes, représentées par l'association Airlines for Europe, ont exprimé des préoccupations concernant la complexité accrue de ces nouvelles règles par rapport à l'initiale proposition de la Commission européenne.
Nouveaux Droits pour les Passagers
Malgré la réduction des indemnisations, l'accord introduit plus de 30 nouveaux droits pour les passagers, appliqués depuis l'achat du billet jusqu'à l'arrivée à destination. Ces nouvelles protections incluent des droits renforcés pour les passagers en situation de handicap ou à mobilité réduite et un mécanisme automatique d'indemnisation en cas d'annulation de vol.
Conclusion
Philippe Tabarot, ministre français des Transports, a salué ce compromis en soulignant les avancées faites pour améliorer la qualité du service offert aux usagers du transport aérien. Bien qu'il ait qualifié le texte de non complètement abouti, il est perçu comme une étape vers une meilleure gestion des droits des passagers et des contraintes opérationnelles des compagnies aériennes. Le ministre polonais Dariusz Klimczak s'est également félicité de ces nouveaux droits qui renforceront la protection des consommateurs.