Contexte et objectifs de la proposition de loi
La France débat de la proposition de loi visant à réintroduire temporairement l'utilisation de pesticides néonicotinoïdes pour certaines cultures, comme les noisettes et les betteraves. Les néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, restent toutefois autorisés en Europe jusqu'en 2033. Ce texte, initié par le sénateur Laurent Duplomb, a pour but de "lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur", offrant ainsi des dérogations pour l’utilisation de l'acétamipride, pesticide reconnu nocif pour les pollinisateurs.
Débats et controverses
En mai 2025, la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale examine cette proposition. Le texte est perçu de façon polarisée au sein des groupes parlementaires, divisant notamment les membres du parti centriste et le groupe MoDem qui sont confrontés à des choix divergents entre soutien aux agriculteurs et préservation de l’environnement.
La présidence de la commission du Développement durable, avec Sandrine Le Feur (députée macroniste), a exprimé des réticences, qualifiant certaines dispositions du texte de "cheval de Troie" visant à réduire les normes environnementales. D'un autre côté, sa collègue Anne-Sophie Ronceret soutien le projet, affirmant qu’il répond à une demande pressante des milieux agricoles sans négliger l’enjeu écologique.
Réactions politiques et sociales
Au sein de l’exécutif, les avis sont mitigés, et le débat est suivi de près en raison des tensions persistantes depuis le mouvement de contestation agricole de début 2024. Des organismes tels que la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, après des décisions défavorables dans les commissions, brandissent des menaces de manifestations intenses, exprimant une "déception immense".
Par ailleurs, le Rassemblement national se positionne comme le défenseur des agriculteurs, ajoutant à la pression sur les députés. Cette bataille parlementaire cristallise également des centaines d’amendements proposés par les écologistes, qui tentent de modifier le texte estimé dangereux pour l’environnement.
D'organisations comme Générations Futures aux ONG environnementales, un appel a été lancé invitant les députés à privilégier des solutions agricoles respectueuses de l’environnement.
Prochaines étapes
L’examen du projet dans l’hémicycle est prévu pour fin mai 2025, avec un vote pressenti pour le week-end de l’ascension. La mobilisation des divers groupes parlementaires ainsi que la réaction du public demeurent incertaines, rendant l'issue législative et les impacts sur le secteur agricole difficilement prédictibles.