Contexte des élections présidentielles de 2023 en Roumanie
En 2023, la Roumanie a organisé une élection présidentielle cruciale pour son avenir, en tant que membre de l'Union européenne (UE) et de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Cette élection permettait de désigner un président, personnage doté de pouvoirs stratégiques comme la nomination de responsables à des postes clefs et la participation à des sommets internationaux.
Résultats du scrutin
Lors du premier tour de l'élection, qui s'est tenu le 4 mai, le candidat souverainiste nationaliste, George Simion, âgé de 38 ans, a pris les devants. Toutefois, au second tour, il a été battu par Nicusor Dan, le maire pro-européen de Bucarest âgé de 55 ans, qui a recueilli 53,6 % des voix contre 46,4 % pour Simion. La participation élevée aux urnes ainsi que l'écart significatif de voix ont été notés.
Recours et allégations d'ingérence
Après l'annonce des résultats, George Simion a félicité son adversaire pour sa victoire mais a par la suite déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle. Il alléguait des "ingérences extérieures" de la France et de la Moldavie dans le processus électoral. Bien qu'il ait lui-même admis que ses chances de succès soient minimes, Simion a affirmé posséder des "preuves irréfutables" d'une tentative d'influence sur les résultats.
Le soutien de Pavel Durov, fondateur de la messagerie Telegram, a été mis en avant. Durov a accusé les services secrets français d'avoir tenté de "bannir les voix conservatrices en Roumanie", une accusation que la France a rejetée catégoriquement.
Décision de la Cour constitutionnelle
Le 22 mai, la Cour constitutionnelle de Roumanie a rejeté à l'unanimité la demande d'annulation des élections, la déclarant infondée. La Commission électorale a également réfuté les accusations de Simion, affirmant qu'elles visaient à ébranler la confiance des citoyens dans les institutions étatiques. Aucun incident ni plainte d'observateurs internationaux n'a été signalé.
Réaction et contexte politique
La réaction de George Simion a été immédiate, qualifiant la décision de la Cour de "coup d'état" sur les réseaux sociaux. Il a appelé ses partisans à se mobiliser. Cette situation intervient dans un climat déjà tendu après l'annulation d'un précédent scrutin présidentiel en novembre 2022, ce qui avait plongé le pays dans une crise politique significative.
Un candidat moins connu, Calin Georgescu, avait aussi réussi à se démarquer lors du scrutin précédent grâce à une campagne sur TikTok suspectée d'être affectée par une ingérence russe. Toutefois, pour cette élection, il était exclu et inculpé, et espérait occuper le poste de Premier ministre si Simion avait remporté cette présidentielle.