Contexte
Le président colombien Gustavo Petro se trouvait à New York pour participer à l'Assemblée générale des Nations unies. Ses prises de position publiques sur le conflit israélo-palestinien et ses critiques de l'administration américaine avaient déjà tendu les relations entre la Colombie et les États-Unis.
Manifestation et déclarations
Lors d'une manifestation pro-palestinienne à New York, à laquelle participait le musicien Roger Waters, Gustavo Petro a pris la parole en public. Selon des enregistrements et des comptes rendus médiatiques, il a évoqué la création d'une « armée de sauvetage du monde » destinée à « libérer la Palestine » et a exhorté, par mégaphone, certains soldats à « ne pas viser l'humanité » et à « désobéir à l'ordre de Trump », en opposant ce qu'il a appelé « l'ordre de l'humanité ». Il a également déclaré que le veto américain récent au Conseil de sécurité marquait, selon lui, la fin de la diplomatie et a évoqué un passage à « une autre phase de la lutte » si la diplomatie venait à s'épuiser.
Réaction des États-Unis
Le département d'État des États-Unis a annoncé sur le réseau social X la révocation du visa de Gustavo Petro, qualifiant ses déclarations et son comportement d'« actions téméraires et incendiaires ». Les autorités américaines ont indiqué que le président colombien aurait exhorté des soldats à désobéir aux ordres et aurait encouragé la violence.
Suite immédiate et réactions en Colombie
La présidence colombienne a confirmé le retour de Gustavo Petro à Bogota. Le chef de l'État a indiqué sur X qu'il se retrouvait désormais sans visa pour les États-Unis et a rappelé qu'il détient également la nationalité italienne, qui peut, sous certaines conditions, permettre l'entrée sur le territoire américain sans visa. Le ministre colombien de l'Intérieur, Armando Benedetti, a critiqué la décision et estimé que la mesure aurait dû viser des responsables israéliens plutôt que le président colombien.
Contexte diplomatique et antécédents
Les relations bilatérales entre la Colombie et les États-Unis se sont détériorées depuis la montée des critiques publiques du président colombien envers l'administration américaine. Quelques jours auparavant, à la tribune de l'ONU, Gustavo Petro avait demandé l'ouverture d'une « procédure pénale » contre le président américain au sujet de frappes ayant détruit des embarcations dans les Caraïbes, selon ses déclarations.
Les chefs d'État et de gouvernement participant à l'Assemblée générale de l'ONU doivent transiter par le territoire des États-Unis pour se rendre au siège de l'organisation à New York et sont donc soumis aux règles d'entrée américaines. Dans le passé, Washington a parfois accordé des visas à des dirigeants critiques et parfois refusé l'entrée à d'autres responsables selon les circonstances.
Conclusion
La révocation du visa de Gustavo Petro illustre l'intensification des tensions diplomatiques entre Bogota et Washington après des déclarations publiques jugées incompatibles avec les règles d'admission américaines. L'affaire pourrait avoir des conséquences sur les relations bilatérales et la participation future du président colombien à des événements se tenant aux États-Unis.