Statistiques et bilan
Sept personnes ont été tuées cette année au Japon lors d'attaques d'ours, un nombre qualifié de record depuis le lancement des statistiques en 2006. Ce total couvre environ la première moitié de l'année budgétaire entamée en avril. Pour cette même année budgétaire, le ministère de l'Environnement recense au moins 108 personnes blessées.
En comparaison, l'année budgétaire précédente (achevée en mars) faisait état de 85 personnes blessées, dont trois décès, et l'exercice 2023/2024 comptait 219 victimes blessées selon les mêmes décomptes.
Incidents récents
Le corps d'un homme dans la soixantaine ou la septantaine a été retrouvé en forêt dans la préfecture d'Iwate avec des traces de griffures, décès imputé à une attaque d'ours après enquête des autorités locales.
La semaine précédant l'annonce officielle, un ours adulte d'environ 1,4 mètre a pénétré dans un supermarché de la ville de Numata (préfecture de Gunma). L'animal est resté à l'intérieur pendant environ quatre minutes, s'est déplacé entre les rayons et a légèrement blessé deux clients. Selon le personnel du magasin, l'ours a renversé des produits et a tenté d'atteindre un présentoir avant de sortir.
Le même jour, un agriculteur de la région d'Iwate a été griffé et mordu par un ours accompagné d'un ourson devant son domicile.
Début octobre, un touriste espagnol a été attaqué à un arrêt de bus dans le village de Shirakawa-go, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Facteurs évoqués
Les autorités et observateurs citent plusieurs facteurs susceptibles d'expliquer l'augmentation des rencontres entre humains et ours : modification des habitats et des ressources alimentaires liée au changement climatique, et diminution de la population dans les zones rurales, qui modifie la pression humaine sur les territoires naturels.
Espèces et gestion
Le Japon abrite deux espèces d'ours : l'ours noir d'Asie (Ursus thibetanus) et l'ours brun (Ursus arctos), ce dernier présent principalement sur l'île d'Hokkaido. Les autorités procèdent chaque année à des abattages d'ours pour des raisons de gestion et de sécurité publique; ces abattages concernent plusieurs milliers d'animaux au niveau national selon les bilans rapportés.
Conséquences et perspectives
L'augmentation des incidents a des implications pour la gestion de la faune sauvage, la sécurité des populations locales et les pratiques agricoles et commerciales dans les zones périurbaines et rurales. Les services concernés continuent de surveiller la situation et d'adapter les mesures de prévention et d'intervention en fonction de l'évolution des observations sur le terrain.