Contexte de l'accord de Bougival
Le 12 juillet, un accord portant sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie a été signé à Bougival, en région parisienne, à l'issue de dix jours de négociations impliquant des représentants indépendantistes et non-indépendantistes, sous l'égide du ministre des Outre-mer, Manuel Valls. Ce texte prévoit notamment la création d'un « État de Nouvelle-Calédonie », l'instauration d'une nationalité calédonienne et la possibilité de transferts de compétences régaliennes telles que la monnaie, la justice et la police. L'accord ne prévoit cependant pas la tenue d'un nouveau référendum sur l'indépendance.
Réactions et position du FLNKS
Malgré la signature, le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) a exprimé une position défavorable à l'accord. Dès la mi-juillet, les structures internes du mouvement se sont prononcées contre le texte, une position confirmée lors d'un congrès extraordinaire du FLNKS à La Conception, près de Nouméa. Le président du FLNKS, Christian Tein, est intervenu en visioconférence depuis la métropole, étant interdit de séjour sur le territoire. Il a souligné que le texte ne répondait pas aux attentes essentielles concernant la reconnaissance du peuple Kanak et le droit à l'autodétermination. Le FLNKS a cependant maintenu sa volonté de dialoguer avec l'État, uniquement sur l'accession à la pleine souveraineté, et ce jusqu'au 24 septembre 2025, visant une pleine souveraineté avant l'élection présidentielle de 2027.
Réaction de l'État et suites politiques
Manuel Valls, ministre des Outre-mer, a prévu une visite en Nouvelle-Calédonie la semaine du 18 août pour poursuivre les discussions. Il a rappelé que l'accord est le fruit de plusieurs mois de concertation avec toutes les parties, y compris le FLNKS. Face aux critiques, il propose la création d'un comité pour finaliser les textes constitutionnels nécessaires, notamment sur l'identité et la place du peuple Kanak.
L'accord est appuyé par les non-indépendantistes, l'Éveil océanien, le Palika et l'Union progressiste en Mélanésie (UPM), ces deux derniers ayant quitté le FLNKS en août 2024. L'acceptation finale du texte par le FLNKS reste incertaine.
Situation économique et sociale
La Nouvelle-Calédonie traverse une grave crise politique, économique et sociale. Les événements de 2024 ont causé 14 décès et des pertes économiques considérables, dont une baisse de 10 à 15% du PIB et la destruction de plus de 10 000 emplois selon l'Institut d’émission d’Outre-mer. Le contexte institutionnel reste tendu, faisant de l'avenir de l'accord de Bougival un enjeu clé pour la sortie de crise et l'avenir du territoire.