Contexte et méthode
Une enquête administrée en ligne du 1er au 29 octobre auprès de plus de 3 700 maires a évalué leurs intentions de candidature et leur perception du mandat en cours. Les répondants ont été interrogés sur leur volonté de se représenter, les motifs de poursuite ou d’abandon, la situation des conseils municipaux, la situation financière des communes, les priorités locales et les atteintes subies par les élus.
Intention de candidature
58 % des maires déclarent envisager de se représenter lors du scrutin à venir, contre 49 % qui l’affirmaient lors d’un sondage réalisé en octobre 2019. Parmi les motifs invoqués pour se représenter, 79 % citent la volonté de poursuivre des projets engagés pour la commune et 78 % la volonté de servir l’intérêt général. Parmi ceux qui envisagent d’abandonner, 79 % invoquent le besoin de retrouver du temps pour leur vie personnelle.
Facteurs liés à l’âge et à la commune
La probabilité de vouloir se représenter varie fortement selon l’âge : 73 % des maires âgés de moins de 35 ans souhaitent se représenter contre 30 % des maires âgés de plus de 75 ans. La taille de la commune influence également la décision : les maires de communes rurales ou de très petites communes montrent une propension plus élevée à renoncer, tandis que les maires de communes de taille intermédiaire affichent des taux de volonté de réélection plus élevés.
Désaffection et absentéisme
Le rythme des démissions de maires est estimé à plus de 400 par an sur le mandat en cours. Le nombre moyen de démissions de conseillers municipaux s’élève à 1,6 par commune, soit environ 57 000 démissions cumulées depuis 2020. Par ailleurs, 60 % des communes signalent un absentéisme régulier de conseillers.
Fonctionnement des conseils municipaux
Les désaccords au sein des conseils municipaux sont identifiés comme un facteur de fragilisation de la cohésion des équipes municipales : un tiers des maires déclarent faire face à une opposition structurée, dont 58 % estiment qu’elle joue un rôle négatif. Lorsque les conseils sont décrits comme « très pacifiques », 62 % des maires souhaitent se représenter ; ce taux descend à 46 % lorsque les conseils sont jugés « agressifs ». Seuls 8 % des maires décrivent les séances du conseil municipal comme « agressives ».
Priorités locales et arbitrages budgétaires
Parmi les thèmes de campagne jugés prioritaires, l’accès aux soins arrive en tête. La problématique des personnes âgées est perçue comme plus prégnante dans les très petites communes que dans les communes de taille moyenne. Interrogés sur d’éventuelles réductions de recettes, les maires indiquent qu’ils couperaient d’abord dans le budget voirie et espaces verts, puis dans les aides aux associations et les dépenses culturelles. Un aperçu des préférences de la population rapporte que, en cas de choix, les Français sacrifieraient d’abord le sport, puis les aides aux associations et la culture.
Sur la situation financière des communes, près de neuf maires sur dix la jugent « saine », soit un niveau déclaré supérieur d’environ dix points à celui relevé en 2022.
Incivilités et violences envers les élus
Les atteintes et les comportements hostiles à l’égard des élus ont augmenté depuis le début du mandat : 65 % des maires déclarent avoir déjà été victimes d’incivilités, soit 12 points de plus qu’en 2020. Parmi les atteintes rapportées figurent les injures et insultes (36 %), les attaques ou menaces sur les réseaux sociaux (28 %) et les agressions physiques (8 %). Les auteurs du sondage notent que ces violences se sont d’abord accrues, puis ont légèrement stabilisé après la mi-mandat.
Observations finales
Les résultats mettent en évidence une intention majoritaire de se représenter parmi les maires malgré des mandats marqués par des événements nationaux et internationaux et par des tensions locales. Les déterminants principaux de cette intention sont la poursuite de projets locaux, la volonté de servir l’intérêt général, l’âge de l’élu, la qualité du climat au sein du conseil municipal et les conditions personnelles des élus.








