Contexte de la rencontre
Donald Trump, président des États‑Unis, et Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, doivent se rencontrer à Anchorage, en Alaska. Ce sommet intervient sur fond de guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe de février 2022. Le conflit, le plus grave en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, s’accompagne de l’occupation d’environ 20 % du territoire ukrainien, de la contestation de plusieurs régions (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson) et de l’annexion de la Crimée en 2014.
Objectifs et attentes
La rencontre, sollicitée par Vladimir Poutine, constitue le premier face‑à‑face entre les deux dirigeants depuis 2019. Selon la Maison‑Blanche, il ne s’agit pas de conclure un accord, mais d’écouter la position de la Russie et d’examiner les conditions d’un éventuel cadre de négociations ultérieures. L’Ukraine et les représentants européens ne sont pas associés à ce format, ce qui alimente des inquiétudes quant au risque de marginalisation de ces acteurs.
Positions exprimées
Donald Trump dit vouloir « tâter le terrain ». Il s’est montré contrarié par le refus de Kiev d’envisager des échanges territoriaux avec la Russie, tout en exprimant sa déception face à certaines actions russes récentes contre l’Ukraine. Côté russe, Vladimir Poutine aurait demandé cette rencontre sans offrir, à ce stade, de concessions substantielles. Le choix d’Anchorage, avec la proximité de la base d’Elmendorf‑Richardson, présente une dimension symbolique liée à l’histoire de l’Alaska, ancien territoire russe avant son achat par les États‑Unis au XIXe siècle.
Scénarios et perspectives
Des observateurs jugent qu’un résultat réaliste serait l’esquisse d’un cadre pour poursuivre les discussions. Parmi les hypothèses évoquées figure un compromis où la Russie accepterait l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne en contrepartie d’une renonciation à l’adhésion à l’OTAN, scénario controversé et difficile à mettre en œuvre, notamment en raison des territoires revendiqués par Moscou. Moscou exige le contrôle officiel de régions partiellement occupées, des conditions jugées inacceptables par Kiev.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié la tenue de la rencontre en Alaska de succès diplomatique pour la Russie, tandis que des responsables occidentaux redoutent une mise à l’écart du camp européen et ukrainien dans les échanges de haut niveau.
Suite attendue
À l’issue de l’entretien, Donald Trump indique qu’il informera Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens. Les options évoquées vont de la poursuite du soutien à l’Ukraine à l’exploration d’un compromis négocié, sans décision arrêtée à ce stade.