Faits principaux
Début décembre 2025, le ministre français délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, a adressé un courrier à la Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et à plusieurs commissaires européens pour demander une enquête sur des allégations selon lesquelles des financements européens destinés à des organisations humanitaires auraient pu être détournés au profit du mouvement Hamas.
Allégations et période visée
Dans sa lettre, Benjamin Haddad indique avoir été alerté de "soupçons quant à la mise en place par le Hamas dès 2020 de contrôles des organisations, non-gouvernementales et internationales, opérant sur les territoires palestiniens". Il demande à la Commission européenne de vérifier la réalité de ces allégations et l'ampleur éventuelle d'un détournement de fonds.
Organisations mentionnées
Le courrier cite plusieurs organisations humanitaires qui reçoivent des financements de l'Union européenne, parmi lesquelles CESVI, Handicap International, Norwegian Refugee Council et International Medical Corps. Le ministre a exprimé des préoccupations sur l'intégrité des financements et sur la protection des contribuables européens.
Demandes adressées à la Commission européenne
Benjamin Haddad a demandé à la Commission de "faire toute la lumière" sur ces allégations et d'établir des outils opérationnels permettant de contrôler les flux financiers vers les bénéficiaires. Il a également préconisé la mise en place d'un mécanisme de suspension des financements jugé "plus robuste".
Le courrier a été adressé, selon les mentions, à la Haute représentante pour l'action extérieure de l'UE, Kaja Kallas, et aux commissaires Dubravka Šuica, Michael McGrath et Magnus Brunner.
Mesures antérieures et position de la France
Le ministre rappelle qu'en mai 2025 il avait déjà demandé un renforcement du contrôle des financements européens afin d'éviter qu'ils ne soient attribués à des acteurs "liés à l'antisémitisme ou à l'islamisme". Avec l'Autriche et les Pays-Bas, la France a formulé des propositions visant à vérifier le respect des valeurs de l'Union par les bénéficiaires de financements.
Benjamin Haddad a fait valoir que "la France considère qu'il n'est pas tolérable que des financements européens aient été versés à des organisations, opérant pour des objectifs humanitaires, dont les structures auraient été placées sous une forme d'ingérence par les réseaux du Hamas" et a demandé que les bénéficiaires ne se retrouvent pas contraints d'accepter l'appui d'une "structure considérée comme terroriste au niveau européen" pour opérer.
Situation actuelle
Le courrier constitue une sollicitation formelle de la Commission européenne en vue d'une vérification et d'éventuelles mesures de contrôle. Aucune conclusion d'enquête n'est mentionnée dans le document transmis par le ministre.








