Starbucks a annoncé début novembre qu’elle céderait 60 % du capital de sa filiale chinoise à Boyu Capital pour 4 milliards de dollars (3,47 milliards d’euros), via la création d’une société commune. L’entreprise conservera 40 % des parts, la propriété de la marque et la propriété intellectuelle, et concédera ces droits à la nouvelle entité sous licence. Le siège local restera à Shanghai.
Modalités de la transaction
L’opération prévoit la cession de 60 % des activités de vente au détail de Starbucks en Chine à Boyu Capital, pour un montant de 4 milliards de dollars. La coentreprise sera chargée d’exploiter les quelque 8 000 magasins actuellement présents en Chine. Starbucks conservera une participation de 40 % dans la coentreprise et la propriété de sa marque et de sa propriété intellectuelle, qui seront accordées sous licence à la nouvelle entité.
Starbucks indique estimer à 13 milliards de dollars la valeur totale de ses intérêts en Chine, en incluant le produit de la cession, la participation restante et la valeur prévisionnelle des redevances de licence sur la prochaine décennie. Les deux partenaires prévoient de développer le réseau jusqu’à 20 000 points de vente à long terme.
Selon les communiqués, l’accord devrait être finalisé début 2026.
Contexte et évolution du marché chinois
Starbucks est présent en Chine depuis 1999. Le pays constitue son deuxième marché et regroupe environ 8 000 magasins, soit près d’un quart des implantations mondiales du groupe.
Ces dernières années, l’activité de Starbucks en Chine a été affectée par un ralentissement de la consommation et par la concurrence d’opérateurs locaux. Parmi eux, Luckin Coffee, fondée en 2017, a développé un réseau important, le nombre de ses points de vente étant rapporté à plus de 22 000. D’autres chaînes locales ont également étendu leur présence et proposé des offres promues par des politiques tarifaires et des opérations commerciales.
Face à cette concurrence et à l’évolution de la demande, Starbucks a adapté sa politique tarifaire en Chine, mesure qui a pesé sur ses marges. Le groupe a enregistré une baisse des ventes à périmètre comparable en Chine de 14 % en 2024, puis un rétablissement partiel avec une progression du chiffre d’affaires au troisième trimestre rapportée à 2 % sur un an.
Contexte opérationnel et financier
Au niveau mondial, le groupe a entrepris des mesures de restructuration, comprenant la suppression de postes administratifs et la fermeture de points de vente jugés peu performants. Sur une période récente, Starbucks a déclaré une hausse de 5,5 % de son chiffre d’affaires trimestriel mondial à 9,6 milliards de dollars, tandis que son bénéfice net a été réduit à 133 millions de dollars, soit une baisse significative par rapport à la période antérieure.
Acteurs et objectifs stratégiques
Boyu Capital, créé en 2011 et présent dans plusieurs villes de la région Asie, détient des participations dans des entreprises telles qu’Alibaba, WeBank et CATL. Dans les communiqués, la direction de Starbucks a indiqué que l’expertise locale de Boyu devait être mobilisée pour accélérer le développement du réseau en Chine, notamment dans des villes de plus petite taille et de nouvelles régions géographiques.
La coentreprise vise à combiner la gestion de la marque et le concept de l’enseigne avec des connaissances du marché local fournies par Boyu, pour poursuivre le déploiement des activités de vente au détail en Chine.
Réaction du marché
L’annonce a eu une réaction mesurée sur les marchés : dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture, l’action Starbucks a progressé de moins de 1 %.








