Le gouvernement français a engagé une procédure de suspension visant la plateforme Shein, indiquant que celle-ci doit démontrer la conformité de l’ensemble de ses contenus et offres à la législation française. Matignon a précisé qu’un premier point d’étape ministériel serait réalisé dans les 48 heures suivant l’annonce.
Constatations et enquêtes
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a signalé la mise en vente, via la marketplace de Shein, de poupées à caractère sexuel présentant l’apparence d’enfants. Cette révélation a conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire et à des signalements transmis au parquet de Paris. La DGCCRF avait rendu publics certains constats le 1er novembre.
Par ailleurs, des élus ont signalé la présence d’autres produits potentiellement non conformes, notamment des armes (machettes, coups de poing américain, couteaux) mis en vente par des vendeurs tiers. Un ministre a déclaré qu’une des armes recensées sur la plateforme avait été impliquée dans la mort d’un adolescent prénommé Elias, décédé en janvier 2025 ; cette information a été rapportée par un membre du gouvernement.
Mesures administratives et antécédents
Shein a déjà fait l’objet de sanctionnements administratifs en France, incluant trois amendes totalisant 191 millions d’euros pour des manquements relatifs aux cookies, à des pratiques commerciales et à l’information sur des produits. Des contrôles antérieurs avaient également ciblé la conformité de fiches produit et des pratiques de la marketplace.
Décisions et procédures gouvernementales en cours
Le gouvernement a indiqué engager la procédure de suspension « le temps nécessaire » pour que la plateforme assure la conformité de ses contenus aux lois et règlements français. Les autorités ont indiqué qu’elles utiliseraient les voies administratives et judiciaires appropriées selon les éléments constatés.
Réponse et actions de Shein
Shein a annoncé la suspension temporaire des produits proposés par des vendeurs tiers en France, précisant que cette décision faisait suite à des préoccupations liées à certaines mises en ligne effectuées par des vendeurs indépendants. Un porte-parole de la plateforme, cité dans des communiqués, a indiqué la volonté d’ouvrir un dialogue avec les autorités françaises et a affirmé que la sécurité des clients et l’intégrité de la marketplace étaient des priorités.
La société a également déclaré vouloir renforcer les contrôles des fiches produits, la vérification des vendeurs et la surveillance de la plateforme.
Ouverture du magasin au BHV et réactions
Le groupe Shein a ouvert un espace de vente permanent au BHV Marais à Paris. L’inauguration a suscité la présence de clients, de dispositifs de sécurité, des manifestations et des prises de position d’élus et d’associations. Plusieurs enseignes ont annoncé leur retrait du BHV en réaction à l’implantation de la marque. Le propriétaire du BHV a défendu le choix commercial en rappelant la clientèle déclarée de l’entreprise en France.
Des représentants politiques et des organisations patronales ont critiqué l’implantation physique et l’activité de la plateforme, tandis que des voix ont appelé à une coordination européenne pour mieux encadrer les plateformes de commerce en ligne.
Initiatives parlementaires et suites prévues
Des députés ont annoncé la rédaction d’une proposition de résolution à l’échelle européenne visant à coordonner l’action des États membres et des institutions européennes sur la régulation des plateformes. Une mission d’information parlementaire a inscrit l’audition des dirigeants de la plateforme parmi ses travaux, avec une convocation programmée par la mission.
Les autorités françaises ont prévu un suivi des procédures administratives et judiciaires en cours. Les suites dépendront des éléments fournis par la plateforme, des investigations menées par la DGCCRF et par les juridictions compétentes, et des décisions prises à l’issue des points d’étape ministériels.








