Contexte
Delphine Jubillar a disparu du domicile conjugal à Cagnac-les-Mines dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Son corps n'a jamais été retrouvé. Son mari, Cédric Jubillar, est poursuivi devant la cour d'assises du Tarn pour meurtre par conjoint. Le procès s'est ouvert à la cour d'assises d'Albi en septembre 2025.
Témoignage de Jennifer
Jennifer, présentée comme une ex-petite amie de Cédric Jubillar, a été entendue en visioconférence depuis le tribunal d'Auch. Elle a déclaré qu'elle avait contacté l'accusé début 2021 "pour le soutenir" et qu'elle ne l'avait pas rencontré avant son incarcération. Selon son récit, lors de plusieurs visites au parloir après leur première rencontre en novembre 2024, l'accusé aurait mimé un geste d'étranglement et lui aurait dit, à plusieurs reprises, « je l'ai étranglée ». Elle a ajouté qu'il lui aurait indiqué une localisation approximative de Delphine (« à 15 km ou 15 minutes de Cagnac » selon ses propos) et qu'il lui avait expliqué le motif allégué (la maison, les enfants, l'argent).
Jennifer a également affirmé avoir reçu des menaces conditionnelles de la part de l'accusé liées à une éventuelle infidélité, et avoir entendu de lui des propos indiquant qu'il saurait agir même depuis la prison. Lors de l'audition, elle a déclaré ne pas mentir et a répété ce qu'elle disait avoir entendu et observé.
Témoignage de Séverine
Séverine, une autre ancienne compagne, a été entendue le même jour. Elle a indiqué avoir rencontré l'accusé en avril 2021 lors d'une battue organisée pour retrouver d'éventuels indices concernant la disparition. Elle a déclaré que Cédric Jubillar lui avait dit, « en rigolant » selon son témoignage, avoir enterré le corps « près d'une ferme qui a brûlé ». Séverine a précisé qu'elle avait eu des doutes sur le comportement de l'accusé envers la recherche de Delphine mais qu'elle ne s'était pas initialement convaincue qu'il en était responsable.
Séverine a aussi été interrogée sur ses contacts avec Marco, un ancien codétenu, et a confirmé lui avoir fourni des informations lors de leurs échanges. Elle a été placée en garde à vue un temps pour recel de cadavre puis relâchée sans suite.
Témoignage de l'ancien codétenu (Marco) et échanges entre témoins
Un ancien codétenu surnommé Marco a témoigné qu'il avait été placé en cellule voisine de celle de Cédric Jubillar en 2021. Il a déclaré que l'accusé lui avait confié s'être « débarrassé » du corps de Delphine « à la ferme qui a brûlé » et lui aurait demandé d'aller vérifier l'emplacement et d'incriminer l'amant présumé de la victime afin de réorienter l'enquête. Marco a dit avoir rencontré Séverine à plusieurs reprises et avoir reçu d'elle des informations. Durant les auditions, certains propos de Marco ont été décrits comme décousus par la défense et des fouilles autour de la ferme évoquée n'ont rien donné.
Réactions de l'accusé
Cédric Jubillar a contesté l'interprétation des déclarations rapportées par les témoins. Il a nié avoir reconnu avoir tué sa femme et a qualifié certains propos de « blagues ». Il a également mis en cause la crédibilité de Jennifer, affirmant qu'elle se vengeait après une dispute liée à des demandes faites au parloir. L'accusé a maintenu son démenti d'implication dans la disparition de Delphine lors de ses interventions en audience.
Procédure et éléments procéduraux
Le parquet a classé sans suite une enquête pour subornation de témoin liée à des appels entre l'accusé et une témoin. Séverine a été placée en garde à vue puis relâchée sans mise en examen pour recel de cadavre. Des fouilles et des recherches menées autour d'emplacements évoqués dans les témoignages n'ont pas permis de retrouver le corps de Delphine.
L'accusé devait être interrogé de manière approfondie à l'audience qui a suivi ces témoignages.