Contexte de l'enquête européenne
La Commission européenne a officiellement accusé le site de commerce en ligne d'origine chinoise Temu de violation du règlement sur les services numériques (DSA). Cette démarche s'inscrit dans une enquête ouverte en octobre 2024, visant à évaluer la conformité de Temu aux exigences européennes en matière de sécurité des produits et de protection des consommateurs.
Principaux points de l'accusation
L'enquête préliminaire met en avant un risque élevé pour les consommateurs de l'Union européenne concernant la présence de produits illégaux sur la plateforme, principalement des jouets pour bébés et des petits appareils électroniques soupçonnés de ne pas respecter les normes européennes. Selon la commissaire européenne au numérique, Henna Virkkunen, Temu est jugé insuffisant dans l'évaluation des risques pour les utilisateurs, contrairement aux standards prévus par la réglementation européenne.
Autres infractions potentiellement relevées
Outre la sécurité des produits, l'enquête se penche également sur d'autres aspects, tels que le design jugé addictif de l'application Temu, caractérisé par des promotions éclair et des fonctionnalités ludiques. Le manque de transparence dans les mécanismes de recommandations d'achat et l'incitation à la dépense ont aussi été relevés. En mai 2024, des associations européennes de consommateurs avaient d'ailleurs déposé une plainte contre la plateforme sur ce type de pratiques.
Position de Temu et risques encourus
Temu, qui appartient au groupe chinois Pinduoduo, est entrée sur le marché européen en 2023 et connaît une expansion rapide. Au moment de l'ouverture de l'enquête, Temu déclarait avoir adopté des mesures en vue de se conformer au règlement, et annonçait poursuivre sa coopération avec la Commission européenne. Si les infractions sont confirmées, la plateforme s'expose à une amende pouvant atteindre 6 % de son chiffre d'affaires annuel.
Popularité de Temu et actions européennes plus larges
Malgré ces procédures, Temu déclare plus de 93 millions d'utilisateurs actifs mensuels dans l'Union européenne. La Commission européenne mène parallèlement d'autres enquêtes au titre du DSA concernant des acteurs du commerce en ligne tels qu'AliExpress, ainsi que les réseaux sociaux Facebook, Instagram, X (ex-Twitter) et TikTok. En outre, l'Union européenne examine une mesure visant à instaurer une taxe de deux euros par petit colis importé afin de réguler l'afflux de colis à bas coût, dont la grande majorité provient actuellement de Chine.