Contexte
Les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen ont été entendus par une commission d'enquête parlementaire le jeudi 18 décembre 2025 au sujet d'une vidéo diffusée début septembre. L'enregistrement montre une discussion entre les deux éditorialistes et des cadres du Parti socialiste dans un restaurant parisien. La vidéo contient des échanges sur des stratégies politiques et une phrase attribuée à Thomas Legrand au sujet de la candidate Rachida Dati.
Contenu de la vidéo et suites immédiates
La publication de l'enregistrement a conduit à la suppression de l'émission hebdomadaire de Thomas Legrand sur France Inter. Les deux journalistes ont contesté l'authenticité de certains éléments de la vidéo, dénoncé un montage et déposé plainte. Les protagonistes ont présenté des versions contradictoires quant aux circonstances de l'enregistrement et à son montage.
Auditions devant la commission
Le rapporteur de la commission, le député Charles Alloncle, a réclamé « la transparence sur les soupçons de collusion » et souhaité que les éditorialistes reconnaissent leurs torts si nécessaire. Thomas Legrand a annoncé vouloir exposer sa version, qualifiant la diffusion de manipulation.
La présidente de Radio France, Sibyle Veil, auditionnée par la commission, a qualifié certains propos rapportés de « problématiques » tout en dénonçant une instrumentalisation politique de l'affaire. Le président de la commission, Jérémie Patrier-Leitus, a rappelé le caractère non judiciaire des auditions mais insisté sur l'intérêt public pour l'impartialité des journalistes.
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a mis en garde contre des détournements politiques des travaux de la commission et demandé le respect des règles internes.
Révélations et éléments complémentaires
Des témoignages communiqués aux députés évoquent d'autres échanges privés entre Thomas Legrand et l'ancienne directrice de France Inter, Laurence Bloch. Selon ces éléments, Mme Bloch aurait demandé au journaliste de rompre une collaboration avec la station; la conversation mentionnerait également un recours possible à l'appui d'un député PS, Emmanuel Grégoire.
Sibyle Veil a invité le journaliste à éviter des lieux publics susceptibles d'être enregistrés. L'avocat de Thomas Legrand a indiqué qu'un complément de plainte serait déposé, notamment pour captation illégale de conversation privée.
Procédures entre groupes de médias
France Télévisions et Radio France ont engagé des actions en responsabilité contre des médias tiers, poursuivant plusieurs titres et chaînes pour dénigrement et diffusion d'accusations visant les groupes audiovisuels publics. La commission, créée fin novembre, a auditionné des responsables du secteur, dont le président du régulateur de l'audiovisuel.
Enjeux soulevés
Les auditions ont permis de questionner l'application des principes d'impartialité et de pluralisme dans l'audiovisuel public, ainsi que l'impact de la publication d'extraits d'enregistrements privés sur la confiance envers les médias publics et sur les relations entre organes de presse et acteurs politiques.
Conclusion
L'affaire met en lumière la tension entre transparence publique et protection des conversations privées, ainsi que les risques d'instrumentalisation politique. La commission poursuivra ses auditions pour clarifier les circonstances de l'enregistrement et évaluer les conséquences pour l'audiovisuel public.








