Résumé
Le journaliste Thomas Legrand a annoncé le 9 septembre 2025 qu'il renonçait à animer une émission hebdomadaire dominicale sur France Inter. Il continuera toutefois à intervenir à l'antenne sous d'autres formes, notamment comme éditorialiste pour Libération, selon la direction de la station.
Vidéo révélée et contenu de la conversation
Une vidéo filmée en juillet dans un restaurant parisien et diffusée ultérieurement par le média L'Incorrect montre Thomas Legrand et Patrick Cohen en présence de Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du conseil national du Parti socialiste (PS). Lors de cet échange, la stratégie de la gauche en vue de la présidentielle 2027 est évoquée. Dans la conversation, Thomas Legrand déclare notamment « Nous, on fait ce qu'il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi », phrase qui a été interprétée par certains comme un indice de parti pris à l'encontre de Rachida Dati, alors ministre de la Culture et candidate investie des Républicains à la mairie de Paris.
Réactions et suites immédiates
Après la diffusion des images, Rachida Dati a demandé que des mesures soient prises à l'encontre des chroniqueurs concernés, qualifiant les propos de contraires à la déontologie. Plusieurs responsables de partis, parmi lesquels des représentants des Républicains, du Rassemblement national et de La France insoumise, ont exprimé des critiques. Des termes tels que « complot », « infiltration » et « mafia » ont été employés par certains de leurs représentants pour décrire la situation.
Le Parti socialiste a déclaré qu'« aucune collusion n'existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu'ils soient ». Le député et vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a indiqué avoir saisi la procureure de Paris d'allégations qu'il a qualifiées de manquements à la neutralité du service public et susceptibles, selon lui, de relever de la prise illégale d'intérêt ou du trafic d'influence.
Position des journalistes et actions envisagées
Thomas Legrand a reconnu tenir des « propos maladroits » tout en précisant qu'il « assume de ‘m'occuper’ journalistiquement des mensonges de Madame Dati ». Patrick Cohen a estimé que « on a pris des bouts de phrase » et qualifié la diffusion d'images de « complètement manipulatoire ». Les deux journalistes ont annoncé leur intention de porter plainte.
Mesures prises par France Inter et décision de Thomas Legrand
À la suite de la révélation des images, France Inter a suspendu provisoirement Thomas Legrand. La direction de la station a ensuite déclaré que le retrait de M. Legrand de la nouvelle émission dominicale, qu'il n'avait animée qu'une seule fois, traduisait son attachement au service public et son souhait de protéger le travail des journalistes de la rédaction. Selon France Inter, Thomas Legrand continuera d'intervenir à l'antenne comme éditorialiste de Libération et sous d'autres formes adaptées, en discussion avec la direction.
Le 9 septembre 2025, Thomas Legrand a indiqué avoir informé la direction de France Inter qu'il lui était « désormais impossible d'assurer sereinement le débat hebdomadaire prévu dans la nouvelle grille » et qu'il renonçait à cet espace dominical tout en précisant que « France Inter est ma radio ». La station a confirmé qu'il n'aurait pas de rendez-vous propre à l'antenne cette saison mais qu'il pourrait être entendu dans des débats et d'autres contributions.