Contexte Politique

À six mois de l'élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025 en Côte d'Ivoire, Tidjane Thiam a été désigné comme candidat du principal parti d'opposition, le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). L'élection de M. Thiam a eu lieu lors d'une convention où il était le seul candidat, obtenant 99,50 % des voix avec un taux de participation de 93,17 %.

Profil du Candidat

Tidjane Thiam, âgé de 62 ans, est un ancien ministre et banquier international, ayant dirigé de grandes entreprises comme Aviva, Prudential et Credit Suisse. Son retour en politique nationale après plus de 20 ans à l'étranger est perçu comme un atout par son parti, bien que certains analystes soulignent qu'il n'est pas bien connu des électeurs ivoiriens.

Controverse sur la Nationalité

Un point de friction potentiel dans sa candidature est une controverse concernant sa nationalité. Né en Côte d'Ivoire, Thiam a acquis la nationalité française en 1987 et y a renoncé récemment pour se conformer aux exigences électorales qui interdisent la double nationalité. Cependant, des détracteurs soutiennent que cette acquisition pourrait avoir entraîné la perte automatique de sa citoyenneté ivoirienne, selon une loi des années 1960. Le PDCI a fermement réagi, dénonçant ces allégations comme des manœuvres politiques du pouvoir en place pour l'exclure de l'élection.

Contexte Électoral

Le paysage politique de la Côte d'Ivoire est actuellement marqué par des tensions, notamment en raison de l'inéligibilité de plusieurs figures majeures de l'opposition tels que l'ancien président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, et Guillaume Soro, tous confrontés à des empêchements juridiques. En parallèle, le président actuel, Alassane Ouattara, à 83 ans, n'a pas encore annoncé s'il se présenterait pour un quatrième mandat.

Répercussions Politiques

La candidature de Thiam arrive à un moment crucial alors que le PDCI et le PPA-CI de Gbagbo ont suspendu leur participation à la Commission électorale, reprochant un manque d'impartialité dans l'organisation des élections. Le parti au pouvoir, le RHDP de Ouattara, défend pour sa part que l'opposition cherche à semer le trouble.

Conclusion

Avec ces éléments en jeu, l'élection présidentielle d'octobre 2025 en Côte d'Ivoire s'annonce sous tension, posant des défis potentiels à l'unité politique et à la démocratie dans un pays qui se veut leader économique en Afrique de l'Ouest.