Contexte
Un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publié avant la COP30 à Belém indique que les engagements nationaux formalisés dirigent le monde vers une augmentation de la température moyenne globale qui dépasse les objectifs de l'accord de Paris. Cet accord vise à limiter le réchauffement « bien en dessous » de 2 °C et à poursuivre les efforts pour maintenir l'augmentation à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Estimations de réchauffement
Le rapport présente une fourchette d'augmentation de la température moyenne mondiale comprise entre 2,3 °C et 2,5 °C au cours de ce siècle si les feuilles de route nationales sont intégralement mises en œuvre. Sur la seule base des politiques actuelles, sans engagements supplémentaires, la trajectoire projetée s'élève à environ 2,8 °C.
La variation par rapport aux estimations antérieures intègre des ajustements méthodologiques et la prise en compte d'engagements formalisés par certains pays. Une partie de l'amélioration observée par rapport à l'année précédente est attribuée à ces changements méthodologiques.
Tendances des émissions et contributions nationales
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de 2,3 % en 2024. En valeur absolue, les principales contributions à cette hausse proviennent de l'Inde, suivie de la Chine, de la Russie et de l'Indonésie. Les émissions de l'Union européenne ont continué à diminuer, tandis que celles des États-Unis ont enregistré une légère augmentation de l'ordre de 0,1 %.
Engagements, feuilles de route 2035 et conformité
Le rapport s'appuie sur des feuilles de route nationales à l'horizon 2035 que les pays devaient soumettre avant la COP30. Moins d'un tiers des pays ont publié ces documents à échéance, ce qui limite la capacité à évaluer la portée réelle des engagements.
Plusieurs engagements récemment annoncés ont eu un effet limité sur la trajectoire globale, selon les calculs présentés.
Scénarios d'« overshoot » et options d'atténuation
L'ONU évoque un scénario de dépassement temporaire (overshoot) selon lequel la trajectoire de température excéderait l'objectif de 1,5 °C avant de redescendre, sous réserve de réductions rapides des émissions et d'une absorption significative de CO2. L'absorption pourrait reposer sur des puits naturels (forêts) ou sur des technologies de captage et de stockage du carbone, encore limitées en échelle et présentant des défis de déploiement.
Le secrétaire général de l'ONU a souligné la nécessité d'atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050 pour viser un retour à une trajectoire compatible avec 1,5 °C d'ici la fin du siècle.
Impacts attendus et exigences d'action
Les observations et modèles scientifiques indiquent que chaque fraction de degré supplémentaire de réchauffement augmente la probabilité et l'intensité d'événements extrêmes (vagues de chaleur, cyclones) et réduit la résilience des écosystèmes sensibles, notamment les récifs coralliens.
Le rapport conclut que des réductions rapides et substantielles des émissions sont nécessaires dans un délai limité, et que des mesures complémentaires d'absorption du CO2 seraient requises si un dépassement de 1,5 °C devait se matérialiser. Les technologies d'atténuation et d'élimination du carbone figurent parmi les options mentionnées, mais leur maturité et leur déploiement restent limités.








