Contexte et entretien
Le 9 décembre 2025, lors d'un entretien accordé au site Politico, le président américain Donald Trump a critiqué la gestion des migrations en Europe et abordé la situation en Ukraine ainsi que les relations transatlantiques. Il a également évoqué des soutiens politiques en Europe.
Positions sur l'Europe et les migrations
Donald Trump a déclaré que « la plupart des nations européennes (...) se délabrent » et a attribué cette évolution, selon lui, à certains dirigeants qu'il a qualifiés de « stupides » et à des politiques migratoires « politiquement correctes ». Il a affirmé que « ce qu'ils font avec l'immigration est un désastre ».
Lors de cet entretien, il a exprimé des observations sur des villes européennes en citant Paris et Londres, et a tenu des propos ciblés à l'encontre du maire de Londres, Sadiq Khan, qualifié dans ses propos de « horrible, vicieux, dégoûtant ». Sadiq Khan a répondu dans le même entretien qu'il ne comprenait pas l'obsession du président américain à son sujet.
Trump a affirmé que des migrants arrivent « de tous les endroits du monde », citant notamment le Congo, et a soutenu que certains venaient de prisons. Il a appliqué des arguments similaires aux États-Unis, en déclarant sans preuve qu'il existait un afflux de migrants provenant de prisons ou d'établissements psychiatriques d'Amérique latine.
Stratégie de sécurité nationale et réactions européennes
Le discours de l'administration américaine a été rapproché d'un document gouvernemental qualifié de « Stratégie de sécurité nationale », lequel anticipe ce que ce texte qualifie d'« effacement civilisationnel » de l'Europe et recommande la lutte contre les « migrations de masse ». Des commentateurs ont estimé que certains éléments de la rhétorique faisaient écho à la théorie dite du « grand remplacement ». Le chancelier allemand Friedrich Merz a jugé que certaines parties de cette stratégie étaient « inacceptables » du point de vue européen.
Trump a déclaré avoir soutenu Viktor Orbán pour ses positions en matière d'immigration, estimant que le Premier ministre hongrois « fait un très bon travail, d'une façon différente, en matière d'immigration ». Il a par ailleurs évoqué l'existence d'un thème migratoire récurrent de son second mandat, marqué, selon le même entretien, par des expulsions massives.
Relations transatlantiques et OTAN
Le président a fait référence à la dépendance des Européens à la protection militaire américaine en déclarant : « L'OTAN m'appelle ‘papa’ ». Il a ajouté qu'il ne souhaitait pas « diriger l'Europe » tout en se déclarant « très impliqué » dans ses affaires. Une image similaire avait été utilisée auparavant par des responsables européens pour qualifier le rôle d'intermédiaire exercé par le président américain.
Observations sur l'Ukraine
Donald Trump a critiqué la capacité des dirigeants européens à répondre au conflit en Ukraine et a appelé à l'organisation d'élections dans ce pays. Il a affirmé que la Russie avait « toujours eu » l'avantage militaire et a accusé Kyiv d'« utiliser la guerre » pour retarder des scrutins. Il a déclaré : « Le peuple ukrainien devrait avoir ce choix » et a ajouté « je ne sais pas qui gagnerait ». Il a aussi tenu des propos sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le qualifiant d'« excellent vendeur » et le comparant à « P.T. Barnum ». Le même entretien a été présenté comme marquant un regain de tension entre la Maison-Blanche et la présidence ukrainienne.
Réactions publiques et implications
Plusieurs responsables européens ont réagi aux déclarations ou aux éléments de la stratégie évoquée. Outre la réaction du chancelier allemand, le maire de Londres a répondu directement aux propos le concernant. Les déclarations du président américain ont mis en lumière des contentieux plus larges entre Washington et certaines capitales européennes sur des questions commerciales, technologiques et de sécurité.








