Introduction
Le président des États-Unis a reçu le prince héritier et Premier ministre d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, à la Maison-Blanche. La rencontre a porté sur des questions de sécurité, d'investissements et de coopération civile et militaire, et a été accompagnée d'échanges publics sur l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
Contexte de l'affaire Khashoggi
Jamal Khashoggi, journaliste saoudo-américain installé aux États-Unis, a été tué au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul par des agents liés à l'Arabie saoudite. Son corps n'a pas été retrouvé. Des services de renseignement américains ont pointé une responsabilité directe de Mohammed ben Salmane. Le prince héritier a nié avoir ordonné l'opération, tout en déclarant assumer la responsabilité en tant que dirigeant de facto.
Accueil et cérémonial
La visite de Mohammed ben Salmane à Washington a été marquée par une cérémonie officielle incluant garde d'honneur, salut au canon, survol d'appareils militaires et un dîner officiel à la Maison-Blanche. Le prince a rencontré le président dans le Bureau ovale puis a participé à d'autres moments protocolairement prévus au cours de la journée.
Déclarations publiques sur l'assassinat
Lors d'une conférence conjointe, le président des États-Unis a déclaré que Mohammed ben Salmane "n'était au courant de rien" à propos de l'assassinat de Jamal Khashoggi et a critiqué une journaliste qui posait des questions à ce sujet. Mohammed ben Salmane a qualifié la mort de Khashoggi de "douloureuse" et d""énorme erreur", affirmant que des mesures avaient été prises dans le cadre de l'enquête et que des améliorations avaient été apportées pour prévenir de tels événements. La veuve de Jamal Khashoggi a demandé publiquement au prince héritier de la rencontrer, de lui présenter des excuses et de l'indemniser.
Dossiers bilatéraux abordés
Les autorités américaines et saoudiennes ont annoncé des avancées ou des discussions sur plusieurs sujets :
- Un accord-cadre sur le nucléaire civil.
- La vente d'avions de combat F-35 à l'Arabie saoudite, annoncée par le président comme une intention d'accéder à la demande saoudienne.
- Un partenariat de défense et des garanties de sécurité demandées par l'Arabie saoudite.
- Des engagements d'investissements saoudiens aux États-Unis, portés dans les déclarations publiques à un montant annoncé de 1 000 milliards de dollars, contre 600 milliards évoqués auparavant. Les autorités saoudiennes ont affirmé leur souhait de rejoindre les accords dits d'Abraham sous réserve de progrès vers une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien.
Questions technologiques et régionales
Parmi les demandes saoudiennes figuraient l'accès à des technologies sensibles (puces, intelligence artificielle) et des garanties concernant la protection de ces technologies vis-à-vis d'acteurs extérieurs. Les discussions ont également évoqué les équilibres militaires régionaux et les relations avec des pays comme l'Iran et la Syrie.
Liens privés et déclarations sur les conflits d'intérêt
Des relations d'affaires entre des membres de la famille du président et des acteurs saoudiens ont été mentionnées dans le contexte de la visite. Le président a déclaré ne pas être impliqué dans les affaires de sa famille et a nié tout conflit d'intérêt personnel dans les échanges avec l'Arabie saoudite.
Situation institutionnelle saoudienne
Mohammed ben Salmane exerce la fonction de dirigeant effectif du royaume tandis que le roi reste souverain en titre. La réception officielle à Washington a été organisée comme celle d'un chef d'État, malgré cette distinction institutionnelle.
Perspectives
La visite a formalisé une reprise de contacts et des négociations sur des volets économiques, technologiques et militaires entre les deux pays. Les décisions annoncées ou envisagées lors de cette rencontre auront des conséquences sur les relations bilatérales et sur certains équilibres régionaux, notamment en matière de sécurité et de normalisation des relations entre pays arabes et Israël.








