Introduction
L'âge biologique d'une personne ne correspond pas nécessairement à son âge chronologique, c'est-à-dire le temps écoulé depuis sa naissance. Des études récentes, documentées dans la revue The Lancet Digital Health, ont montré que l'intelligence artificielle (IA) peut désormais estimer l'âge biologique d'un individu à partir d'une simple photographie. Cette capacité pourrait avoir des implications significatives pour les traitements médicaux.
L'algorithme FaceAge
FaceAge est un algorithme d'apprentissage profond qui a été entraîné sur des dizaines de milliers de photographies afin de déterminer l'âge biologique des individus. En particulier, il a été découvert que les patients atteints de cancer présentaient en moyenne un âge biologique supérieur de cinq ans à leur âge chronologique.
Différence entre âge biologique et chronologique
Les scientifiques reconnaissent de plus en plus que l'âge biologique diffère de l'âge chronologique. L'âge biologique peut être influencé par de nombreux facteurs tels que la génétique, le stress, l'activité physique et les habitudes de vie.
Applications médicales
L'étude suggère que FaceAge pourrait aider les médecins à évaluer la capacité des patients à supporter différents traitements médicaux. Par exemple, un patient dont l'âge biologique est inférieur pourrait être mieux qualifié pour subir un traitement lourd qu'un autre dont l'âge biologique est supérieur, même si tous deux partagent le même âge chronologique.
Raymond Mak, oncologue à Mass General Brigham, a participé à cette recherche et propose que cet outil serve de biomarqueur potentiel pour le traitement du cancer.
Précision et implications
Lors de tests, il a été constaté que les prédictions de FaceAge aidaient à améliorer la précision des médecins dans l'évaluation des patients. Par exemple, dans le cas de patients atteints de cancers en phase terminale, les prédictions concernant la survie à six mois étaient plus exactes lorsqu'elles étaient soutenues par les données fournies par FaceAge.
Enjeux éthiques
Cette approche n'est pas sans controverse. Il y a des inquiétudes quant à une utilisation potentiellement abusive de ces évaluations par les assureurs ou les employeurs cherchant à minimiser leurs risques. Hugo Aerts, également coauteur de l'étude, insiste sur la nécessité de garantir que ces technologies soient utilisées au bénéfice exclusif des patients.
Conclusion
Alors que la technologie continue de s'adapter et de s'améliorer, la promesse de FaceAge réside dans sa capacité à fournir une nouvelle dimension d'analyse aux professionnels de la santé, potentiellement influant sur la manière dont les traitements sont adaptés aux individus tout en soulignant l'importance de considérer les implications éthiques de son utilisation.