Résumé de la campagne
La campagne nationale de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) au Pakistan a atteint environ la moitié de l'objectif fixé par les autorités. Les responsables espéraient vacciner 11 millions de filles âgées de 9 à 14 ans au cours d'une période de deux semaines ; environ six millions de doses ont été administrées, selon un responsable du ministère de la Santé cité sous couvert d'anonymat.
Contexte sanitaire
Le HPV inclut des souches associées au cancer du col de l'utérus. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande la vaccination contre le HPV et signale son utilisation dans plus de 150 pays. Selon des éléments fournis dans le reportage, environ 5 000 cas de cancer du col de l'utérus sont diagnostiqués chaque année au Pakistan, chiffre attribué à l'UNICEF; les deux tiers des patientes décèdent de la maladie.
Rumeurs et motifs de refus
Plusieurs rumeurs ont circulé pendant la campagne et ont contribué à des refus de vaccination. Parmi les assertions rapportées figurent des allégations selon lesquelles le vaccin rendrait stérile, servirait à contrôler la population, provoquerait des dysfonctionnements hormonaux ou augmenterait la libido. D'autres personnes ont estimé que la prévention devrait se concentrer sur le comportement sexuel des garçons plutôt que sur la vaccination des filles. Des vaccinateurs ont rapporté des cas où des familles ont refusé le vaccin, claqué la porte ou donné de faux âges pour leurs enfants.
Déroulement opérationnel
Les opérations de vaccination ont combiné des actions dans les établissements scolaires et des tournées de porte à porte. Dans plusieurs écoles rurales, la vaccination n'a pu être effectuée en l'absence de consentement des parents. À Islamabad, une responsable locale a indiqué avoir atteint 29 % de l'objectif le premier jour, puis constaté une baisse après la diffusion de vidéos en ligne censées montrer des effets indésirables. Au moins l'une des vidéos mentionnées a été décrite comme décontextualisée et liée à l'utilisation de gaz lacrymogènes lors d'une manifestation.
Confiance et antécédents
La défiance vis-à-vis des campagnes vaccinales s'inscrit dans un contexte d'antécédents spécifiques. Une opération de renseignements liée à la localisation d'Oussama ben Laden en 2011, présentée dans le reportage comme ayant utilisé une fausse campagne de vaccination, a été évoquée comme facteur d'érosion de la confiance. Les équipes de vaccination opèrent parfois sous protection policière en raison de menaces et d'attaques ciblant le personnel. Le reportage mentionne une recrudescence de cas de poliomyélite au Pakistan, avec 27 enfants infectés en 2025, ce qui a été présenté comme lié aux obstacles rencontrés par les programmes de vaccination.
Réactions des autorités et acteurs politiques
Des responsables sanitaires ont répondu aux rumeurs. Le ministre pakistanais de la Santé a filmé la vaccination de sa fille pour montrer l'exemple. L'OMS est citée comme jugeant le vaccin HPV fiable et efficace pour prévenir le cancer du col de l'utérus. Parallèlement, des responsables politiques et des chefs de partis ont relayé des déclarations affirmant que la vaccination était imposée ou comportait des risques pour la fertilité.
Suites envisagées
Les autorités ont indiqué qu'elles veilleraient à ce que des doses restent disponibles pour les adolescentes n'ayant pas été vaccinées pendant la campagne. Les équipes de vaccination poursuivent des actions de sensibilisation et des interventions ciblées pour répondre aux interrogations et aux refus signalés pendant la campagne.