Résumé
Le tribunal correctionnel de Reims a condamné Didier Chopin le 2 septembre 2025 pour avoir fabriqué et vendu, entre 2022 et 2023, une boisson commercialisée sous l'appellation « Champagne » alors qu'elle était produite à partir de vins non issus de l'aire d'appellation. La peine prononcée s'élève à quatre ans d'emprisonnement, dont dix-huit mois fermes.
Faits reprochés
Selon l'instruction, l'intéressé aurait transformé des vins provenant notamment d'Espagne et de l'Ardèche en un produit vendu comme « Champagne ». Le procédé utilisé consistait, selon les éléments du dossier, à mélanger ces vins avec des arômes et du gaz carbonique, à procéder à l'embouteillage puis à apposer des étiquettes laissant entendre une appartenance à l'appellation contrôlée.
Enquête et découverte
Les faits ont été révélés après le signalement d'une salariée en 2023. L'enquête judiciaire et les expertises ont mis en évidence des pratiques commerciales et comptables irrégulières, ainsi que l'existence d'une structure commerciale exploitant de nombreuses marques, certaines vendues à l'étranger.
Qualifications pénales et parties civiles
Le mis en cause a été poursuivi notamment pour escroquerie, usurpation d'appellation d'origine et abus de biens sociaux. Plusieurs acteurs de la filière Champagne et des acheteurs se sont constitués parties civiles. Parmi les victimes figurent des centrales d'achat et le Comité interprofessionnel du vin de Champagne.
Peines et sanctions financières
Outre la peine d'emprisonnement, le tribunal a prononcé une interdiction définitive de gérer une société et une interdiction d'exercer toute activité liée au champagne pendant cinq ans à l'encontre de Didier Chopin. Son épouse a été condamnée à deux ans de prison avec sursis et aux mêmes interdictions. Des amendes de 100 000 euros ont été prononcées pour chacun des prévenus et de 300 000 euros pour la SAS Chopin. Les dommages et intérêts alloués aux parties civiles dépassent 3,2 millions d'euros.
Estimation du préjudice
Les investigations indiquent que la fraude a concerné plusieurs centaines de milliers de bouteilles mais qu'aucun dénombrement précis n'a pu être établi en raison, selon l'accusation, d'une comptabilité irrégulière. Des analyses demandées par le Comité Champagne ont également relevé des incohérences pour des bouteilles exportées sous d'autres marques associées au groupe.
Autres procédures et suites possibles
Le jugement mentionne un volet douanier distinct relatif à d'éventuelles exportations frauduleuses. Par ailleurs, des plaintes pour violences sexuelles déposées par d'anciennes salariées forment un dossier séparé. Les modalités de saisie, de stockage et d'éventuelle destruction des stocks saisis ont été traitées dans le cadre des procédures.
Voies de recours
Les prévenus disposent des voies de recours prévues par la procédure pénale et peuvent faire appel du jugement dans les délais légaux.
Sources: documents de procédure et comptes rendus d'audience cités dans le dossier public.