Contexte du sommet
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a refusé toute proposition de cession de territoires à la Russie en vue d'un accord de paix, à l'approche d'un sommet bilatéral entre Vladimir Poutine et Donald Trump, prévu le 15 août en Alaska, États-Unis. Cette réunion se tient dans le cadre d'efforts visant à mettre fin au conflit débuté en février 2022, lors de l'invasion russe de l'Ukraine. Les États-Unis ne reconnaissent pas la Cour pénale internationale, qui a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Vladimir Poutine pour le transfert d'enfants ukrainiens vers la Russie.
Ce sommet très attendu se déroule sans la participation officielle de Volodymyr Zelensky, malgré ses demandes répétées d'intégrer les discussions. Kyiv exprime des inquiétudes concernant la possibilité d'un accord désavantageux pour l'Ukraine lors de ces négociations bilatérales.
Position de l’Ukraine et réactions internationales
Sur les réseaux sociaux et dans ses communications officielles, Volodymyr Zelensky a déclaré qu'« aucune décision prise sans l'Ukraine ne saurait contribuer à la paix ». Il a affirmé que l’Ukraine ne consentira à aucune concession territoriale, insistant pour que toute solution prévoie un retrait total des forces russes et la restitution de ses territoires.
Actuellement, l'armée russe occupe environ 20 % du territoire ukrainien. Moscou demande, pour un règlement du conflit, la cession de quatre régions partiellement contrôlées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014. La Russie souhaite également que l’Ukraine renonce à toute demande d’adhésion à l’OTAN ainsi qu’aux livraisons d’armes occidentales. Ces exigences ont été jugées inacceptables par le gouvernement ukrainien, qui sollicite de son côté des garanties de sécurité, le maintien de l’aide militaire et la présence éventuelle d’un contingent européen.
À l’occasion d'une conversation téléphonique, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont soutenu la nécessité d'une implication de l'Ukraine dans toute discussion et ont appelé les partenaires européens à renforcer leur coordination. Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, accompagné du vice-président américain JD Vance et de représentants ukrainiens, a accueilli à Londres une réunion dédiée à la poursuite des efforts en vue d’un règlement pacifique.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a également affiché la disponibilité de son pays à contribuer à une solution négociée, après un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine.
Position des États-Unis et de la Russie
Donald Trump a suggéré qu'un éventuel règlement impliquerait des échanges de territoires, sans apporter de précisions sur la forme ni la portée d'un tel accord. Depuis son retour à la présidence américaine, il n’a pas rencontré Vladimir Poutine en personne, bien qu’ils aient eu plusieurs entretiens téléphoniques. La dernière rencontre entre les deux dirigeants remonte à 2019.
Vladimir Poutine ne s’est pas rendu sur le sol américain depuis 2015. Pour le sommet en Alaska, il bénéficie de l'absence de compétence territoriale de la Cour pénale internationale aux États-Unis.
Situation sur le terrain
Après plus de trois ans de conflit, les positions russes et ukrainiennes restent divergentes. L'est de l'Ukraine demeure la zone principale des combats, avec une progression de l’armée russe face à des forces ukrainiennes disposant de moins de ressources et de personnel. Récemment, le ministère russe de la Défense a revendiqué la prise de la localité d'Iablonivka, dans la région de Donetsk. Les forces russes menacent également plusieurs localités tenues par l’Ukraine, dont Kostiantynivka, Pokrovsk et Koupiansk.
Des affrontements et bombardements se poursuivent, ayant causé plusieurs décès et blessés dans les régions de Donetsk et de Kherson. Les autorités ukrainiennes ont procédé à de nouvelles évacuations de familles dans une vingtaine de localités de l'est du pays.
Perspectives
À la date de la rédaction, aucune avancée diplomatique majeure n’a permis de rapprocher les positions des parties au conflit. L’Ukraine reste écartée des négociations directes entre la Russie et les États-Unis, alors qu’elle récuse toute option incluant des concessions territoriales. Le sommet de l’Alaska est observé avec prudence par Kyiv et ses alliés européens, qui insistent sur leur implication dans toute solution concernant la sécurité européenne et le règlement du conflit.