Introduction
Synthèse chronologique et factuelle des éléments publiés au sujet de l'incendie du massif des Corbières (Aude) en août 2025. Le texte présente, en ordre strictement chronologique, les faits rapportés, l'évolution des bilans et des enquêtes, ainsi que les convergences et divergences entre les sources disponibles.
Chronologie détaillée des événements
- Le 4 août 2025
Météo‑France place le département de l'Aude en vigilance rouge pour risque très élevé d'incendie de forêt en raison d'un épisode de chaleur, d'une sécheresse marquée et de fortes rafales de tramontane. Des températures comprises entre 34 °C et 38 °C sont annoncées. La Sécurité civile souligne la prépondérance d'origines humaines pour les départs de feu dans ce contexte.
- Le 6 août 2025
Un incendie majeur affecte le massif des Corbières. En moins de 24 heures, plus de 13 000 hectares sont parcourus selon les premiers bilans. Le sinistre progresse rapidement sous l'effet de rafales estimées à 50–60 km/h, d'une végétation desséchée et d'un faible taux d'humidité des sols. Une importante mobilisation de moyens terrestres et aériens (Canadair, Dash, hélicoptères) est engagée ; des fermetures de routes et des évacuations préventives sont ordonnées.
- Le 7 août 2025
Après deux jours d'intervention, le commandement indique avoir « fixé » le front. Le bilan provisoire fait état d'environ 13 000 hectares parcourus, d'une mobilisation de plus de 2 000 sapeurs‑pompiers et d'un dispositif aérien significatif. Près de 2 000 personnes sont évacuées et accueillies dans des centres temporaires. Le feu cause des destructions matérielles (habitations, bâtiments agricoles, environ 900 ha de vignobles selon certains points) et un décès ; des coupures électriques touchent plusieurs milliers de foyers.
- Le 11 août 2025
Les autorités décrivent le sinistre comme « maîtrisé » et renforcent la surveillance en raison de la canicule et du risque de rafales. Le bilan évoqué s'élève à environ 16 000 hectares parcourus. Des conséquences humaines et matérielles supplémentaires sont précisées : une femme de 65 ans décédée à son domicile, une personne grièvement brûlée, plusieurs blessés, 36 maisons détruites et plus d'une vingtaine de hangars agricoles. Des renforts, dont des militaires, restent mobilisés pour prévenir toute reprise.
- Le 12 août 2025
Environ 550 sapeurs‑pompiers demeurent engagés pour traquer les reprises et éteindre les derniers foyers. Des largages aériens ciblés et l'utilisation de drones pour repérer des points chauds sont mentionnés. La préfecture maintient une vigilance maximale en raison d'un épisode de canicule ; le bilan cité reste proche de 16 000 hectares et une enquête sur l'origine (départ en bord de route) est en cours.
- Le 13 août 2025
Le départ du feu est localisé sur la RD212, entre Lagrasse et Ribaute, signalé le 5 août vers 16 h 15 selon les comptes rendus. La Base de données gouvernementale des incendies (BDIFF) indique qu'il s'agit, selon ses relevés, du feu le plus étendu sur le pourtour méditerranéen depuis 1973. Les estimations de surface varient entre 16 000 et 17 000 hectares parcourus. Le procureur de Montpellier exclut une origine strictement naturelle et l'hypothèse d'une origine anthropique est privilégiée ; le dossier judiciaire est transféré au pôle régional de l'environnement et deux juges d'instruction sont saisis.
- Le 28 août 2025
La préfecture communique que le sinistre est déclaré éteint à la fin du mois, des précipitations tardives ayant aidé à l'extinction des derniers foyers. La surface globale parcourue est consolidée à environ 17 000 hectares. Des mesures d'accompagnement aux sinistrés et des fonds d'urgence pour l'agriculture sont annoncés.
Évolutions entre bilans
Les estimations de surfaces parcourues ont été révisées au fil du temps : bilans initiaux (~13 000 ha) puis bilans consolidés (16 000–17 000 ha). Les termes opérationnels (« fixé », « maîtrisé », « éteint ») correspondent à des étapes distinctes de la lutte contre l'incendie et expliquent les différences de calendrier entre les communiqués.
Le nombre de blessés et de pompiers affectés varie selon les points de situation publiés ; les bilans ont été ajustés au fur et à mesure des remontées opérationnelles.
Enquête judiciaire
L'enquête, initialement instruite localement, a été transférée au pôle régional de l'environnement du parquet de Montpellier. Deux juges d'instruction ont été saisis pour établir les circonstances du départ et déterminer d'éventuelles responsabilités. Les autorités ont écarté une origine strictement naturelle et privilégient une origine anthropique, le départ ayant été localisé le long de la RD212.
Implications
L'incendie illustre la vulnérabilité des milieux méditerranéens (garrigues, pinèdes, cultures) aux épisodes de chaleur et de vent en période de sécheresse, avec des conséquences significatives pour les habitations, les exploitations agricoles et les infrastructures locales. Il met en évidence la nécessité de distinguer bilans opérationnels provisoires et bilans consolidés pour la communication de crise, ainsi que l'importance d'enquêtes approfondies pour établir les responsabilités.
Conclusion
L'ensemble des informations publiques retrace le déroulement d'un incendie d'ampleur exceptionnelle pour le littoral méditerranéen français, avec une forte mobilisation de moyens, des bilans humains et matériels lourds et une enquête judiciaire engagée. Les éléments convergent sur le lieu d'origine le long de la RD212 entre Lagrasse et Ribaute, la présence d'une victime décédée et la poursuite d'investigations judiciaires.
