Signature et contexte immédiat
Le 26 octobre 2025, lors d'un sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud‑Est (Asean) à Kuala Lumpur, un accord de cessez‑le‑feu entre le Cambodge et la Thaïlande a été signé par les Premiers ministres Hun Manet (Cambodge) et Anutin Charnvirakul (Thaïlande) et cosigné par le président des États‑Unis. La Malaisie, présidant l'Asean à cette date, a assuré un rôle d'arbitrage et de facilitation des discussions.
Antécédents du conflit
Le différend frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge est ancien et porte sur le tracé de certaines portions de la frontière. En juillet 2025, des affrontements armés ont opposé les forces des deux pays pendant plusieurs jours, mobilisant des troupes au sol, de l'artillerie et de l'aviation. Ces combats ont entraîné au moins 43 morts et le déplacement d'un nombre important de civils, estimé à plus de 300 000 personnes, certaines populations ayant été relogées dans des camps temporaires.
Négociations et rôle des acteurs régionaux et internationaux
Les pourparlers ayant abouti au texte signé à Kuala Lumpur s'inscrivent dans une série d'initiatives diplomatiques engagées depuis la période de violences de juillet. La Malaisie a présenté le document comme un accord de cessez‑le‑feu et a proposé des mécanismes régionaux de suivi. Des responsables présents aux discussions ont indiqué la participation d'interlocuteurs régionaux et de médiateurs tiers au cours des phases antérieures de négociation.
Principales dispositions de l'accord
Le texte signé prévoit notamment :
- le déploiement d'observateurs régionaux dans les zones frontalières disputées ;
- le retrait des armes lourdes des secteurs concernés ;
- des opérations de déminage le long de la frontière, planifiées dans un second temps ;
- des mesures relatives à des libérations de détenus rapportées dans le cadre de l'accord.
Les modalités opérationnelles (calendrier de déploiement des observateurs, responsables du déminage, composition des équipes de suivi) sont indiquées dans le texte ou attendues dans la phase d'application.
Contraintes, revendications et conditions de poursuite des négociations
Plusieurs points demeurent au cœur des discussions :
- la détermination définitive du tracé frontalier contesté ;
- la sécurisation et le retour des populations déplacées ;
- des demandes de la partie thaïlandaise, mentionnées durant les négociations, portant sur le retrait effectif des armes lourdes, le déminage, la protection contre des réseaux d'escroquerie opérant depuis certaines zones frontalières et le déplacement de ressortissants en dehors des secteurs contestés.
Suivi et perspectives
L'accord vise à consolider la trêve conclue précédemment à la fin juillet 2025 et à instaurer des mécanismes de surveillance régionale. La mise en œuvre effective dépendra du retrait des moyens militaires lourds, du calendrier et de l'organisation des opérations de déminage, et de la capacité des parties à coordonner le retour sécurisé des civils et les actions judiciaires ou policières ciblant des réseaux criminels signalés dans la zone.
La signature s'est tenue en marge d'une visite du président des États‑Unis en Malaisie, organisée dans le cadre d'une tournée asiatique comprenant d'autres rencontres bilatérales et multilatérales. Cette dimension internationale a servi de cadre à la formalisation de l'accord mais n'en modifie pas la nature, présentée par la présidence de l'Asean comme un cessez‑le‑feu assorti de mesures de suivi régional.








