Contexte et déroulement
La trentième conférence des parties au titre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP30) s'est tenue à Belém, en Amazonie brésilienne. La présidence de la conférence était assurée par André Corrêa do Lago. Près de 200 délégations, représentant des États, des organisations de la société civile et des observateurs, ont participé aux négociations. Les États‑Unis n'ont pas envoyé de délégation à la session de clôture.
Adoption par consensus et principales dispositions
Les participants ont adopté par consensus un texte qui réaffirme l'accord de Paris et appelle à renforcer la coopération climatique. Le document invite les parties à accélérer l'action de manière volontaire et rappelle par renvoi certaines décisions antérieures prises à la COP28. Il ne contient pas, en termes explicites, un engagement formel de sortie progressive des combustibles fossiles.
Le texte institue un dialogue sur les interactions entre climat et commerce mondial. Il comporte également un appel à tripler, d'ici 2035, l'aide financière consacrée à l'adaptation des pays en développement, en référence à un objectif indicatif figurant dans les négociations antérieures.
Positions des délégations et dynamique des négociations
Plusieurs États producteurs ou utilisateurs significatifs d'hydrocarbures ont refusé l'introduction d'une feuille de route contraignante pour réduire la production ou la consommation d'énergies fossiles. D'autres parties ont jugé que le texte retenu était insuffisant pour répondre aux objectifs climatiques. Certaines délégations ont expliqué que l'accès à des financements et aux services énergétiques restait une priorité pour leurs populations.
Des représentants de l'Union européenne ont indiqué avoir choisi d'accepter le compromis pour éviter une absence d'accord formel. La Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et la Russie ont exprimé un avis favorable ou une appréciation mesurée du déroulement des travaux. Des observateurs ont souligné que le résultat reflète des contraintes géopolitiques et la prudence politique de certains États.
Aspects opérationnels et incidents sur place
La conférence s'est déroulée dans un environnement tropical, marqué par chaleur, humidité et épisodes pluvieux. Plusieurs délégations et organisations ont signalé des problèmes logistiques liés au site. Un incendie survenu durant la période de la conférence a entraîné des intoxications et des évacuations localisées.
Mobilisation de la société civile et échanges avec les autorités
Des manifestations et rassemblements de militants, de représentants autochtones et d'organisations non gouvernementales ont eu lieu dans la ville de Belém. La présidence de la COP a interrompu, à plusieurs reprises, des négociations pour recevoir des délégations indigènes. Certaines délégations ont dénoncé des pratiques de conduite des débats au sein de la présidence.
Enjeux scientifiques et implications
Les instances scientifiques présentes à la conférence ont rappelé l'écart entre les trajectoires actuelles d'émissions et l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C fixé par l'accord de Paris. Les données récentes indiquent plusieurs années parmi les plus chaudes mesurées, soulignant l'urgence d'accélérer les mesures d'atténuation et d'adaptation.
Les engagements financiers inscrits dans le texte, notamment le triplement visé des financements d'adaptation, visent à répondre aux besoins déclarés par les pays en développement et par des petits États insulaires. Les modalités précises de mise en œuvre et de mobilisation de ces ressources devront être négociées ultérieurement.
Suites attendues
Les États parties sont invités à poursuivre les discussions dans les enceintes multilatérales prévues par l'accord de Paris et à préciser, dans les cycles de négociation suivants, les instruments opérationnels pour l'adaptation, le financement climatique et les interactions entre commerce et climat. Les positions exprimées à Belém orienteront les travaux futurs sur le cadre international de gouvernance climatique.








