Objet de l'audition
Le 22 octobre 2025, Jacqueline Jacob, 81 ans, grand-tante par alliance de Grégory Villemin, a été entendue à la cour d'appel de Dijon en vue d'une possible mise en examen pour "association de malfaiteurs criminelle". L'audition s'inscrit dans la réouverture d'éléments de l'enquête relative à la mort de l'enfant.
Faits constatés
Grégory Villemin, âgé de quatre ans, a été retrouvé noyé, pieds et poings liés, le 16 octobre 1984 dans un cours d'eau des Vosges. Dans les années précédant ce décès, la famille Villemin a reçu plusieurs lettres et appels anonymes contenant des menaces.
Antécédents judiciaires liés à Jacqueline Jacob
En 2017, Jacqueline Jacob avait été mise en cause et poursuivie pour "enlèvement et séquestration suivie de mort" puis placée en détention provisoire pendant quelques jours. Cette mise en examen avait été annulée en mai 2018 pour vice de forme.
Expertises et éléments récents
- Des expertises graphologiques réalisées en 2017 et des études stylométriques menées en 2021 et 2023 ont été utilisées par l'instruction pour attribuer à Mme Jacob plusieurs courriers anonymes datés de 1983, dont une lettre du 4 mars contenant la mention « Je vous ferez votre peau ». Ces analyses ont également conclu, selon l'instruction, à une forte probabilité que Mme Jacob soit l'auteure d'une lettre du 16 octobre 1984 revendiquant le crime et contenant, notamment, la phrase : « J'espère que tu mourras de chagrin le chef (…) Voilà ma vengeance. Pauvre con ». Les études stylométriques ont par ailleurs retenu l'hypothèse de l'existence de plusieurs auteurs des menaces.
- Le 2 août 2022, René Jacob, beau-frère de Jacqueline Jacob, a déclaré aux gendarmes, après avoir écouté un enregistrement attribué au « corbeau », « Je pense avoir reconnu » la voix entendue sur l'enregistrement.
- La chambre de l'instruction de Dijon a ordonné, par un arrêt du 18 juin (année précisée dans le dossier), l'interrogatoire de Mme Jacob.
Points de contestation
- Le procureur général Philippe Astruc a estimé que les éléments présentés par l'instruction étaient insuffisants pour motiver une mise en examen. Il a rappelé qu'une expertise antérieure, réalisée en 1991, avait attribué la lettre de revendication du crime à Bernard Laroche, une autre personne mise en cause dans l'affaire.
- La défense de Mme Jacob conteste la valeur probante des études stylométriques, soulignant le caractère récent de cette méthode et appelant à prudence quant à sa fiabilité.
- L'un des avocats de Mme Jacob a déclaré que les arguments de l'instruction étaient « surréalistes, lunaires » et a annoncé son intention de contester toute nouvelle mise en examen.
Situation procédurale et positions des parties
L'audition vise à déterminer si les éléments réunis justifient une mise en examen pour association de malfaiteurs criminelle. Mme Jacob peut, conformément au droit, faire usage de son droit au silence. Des représentants de la famille Villemin ont indiqué attendre des éclaircissements sur les informations détenues par Mme Jacob.
Éléments factuels non résolus
L'enquête relative à la mort de Grégory Villemin reste non élucidée à ce stade, et plusieurs expertises antérieures donnent des conclusions divergentes quant à l'auteur de certaines lettres anonymes.








