Contexte général
Au premier semestre, les épargnants français ont déposé un montant record de 97,8 milliards d’euros sur leurs contrats d’assurance-vie, selon les données publiées par France Assureurs. Ce volume de dépôts, jamais observé auparavant sur cette période, est survenu dans un contexte d’incertitude économique, ce qui a incité de nombreux ménages à privilégier l’épargne.
Collecte nette et prestations
Entre janvier et juin, les prestations versées par les assureurs (rachats effectués par les épargnants ou distributions aux bénéficiaires en cas de décès) ont reculé de 7 %, atteignant 71,2 milliards d’euros. Par conséquent, la collecte nette — différence entre les dépôts et les retraits — s’est élevée à 26,6 milliards d’euros, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2010 sur un premier semestre.
Répartition des investissements
La ventilation de la collecte montre une nette préférence pour les supports en unités de compte (UC), considérés comme plus risqués mais offrant des perspectives de rendement supérieures. Ils représentent à eux seuls 23,8 milliards d’euros de collecte nette. Les fonds en euros, présentant une garantie en capital, ont généré une collecte nette de 2,9 milliards d’euros.
Volume global et comparaison avec l’épargne réglementée
Le montant total placé sur l’assurance-vie en France a franchi pour la première fois en janvier le seuil des 2 000 milliards d’euros. Fin juin, l’encours atteignait 2 052 milliards d’euros, soit une augmentation de 5 % en un an. L’assurance-vie demeure ainsi le principal produit d’épargne en France, représentant environ un tiers de l’épargne financière des ménages, avec un capital moyen d’environ 100 000 euros par contrat.
En comparaison, l’épargne réglementée telle que le Livret A a beaucoup moins progressé : sur la même période, son encours a augmenté d’environ 3 milliards d’euros. Cet écart s’est accentué à la suite de la baisse du taux du Livret A au 1er août, passant de 2,4 % à 1,7 %, tandis que le rendement moyen en euros des contrats d’assurance-vie se situait autour de 2,6 % (donnée non nette d’impôts).
Autres produits d’épargne
Les produits liés à la préparation de la retraite, comme les plans d’épargne retraite (PER), ont également connu une progression notoire. Les versements sur ces PER ont atteint 9,1 milliards d’euros au premier semestre, soit une hausse de 30 % par rapport à l’année précédente. À la fin juin, ces plans regroupaient 7,4 millions d’assurés pour un encours total de 101,3 milliards d’euros.
Conclusion
Le premier semestre a été marqué par un mouvement d’épargne important vers l’assurance-vie en France, en lien avec la situation économique et la recherche de placements perçus comme plus adaptés au contexte financier du moment. Ce phénomène a renforcé la position dominante de l’assurance-vie parmi les solutions d’épargne en France.