Contexte et point de situation
Le 9 décembre 2025, des affrontements ont repris le long de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Les deux pays se sont mutuellement attribué la responsabilité du déclenchement des combats, apparus dimanche soir. Selon les bilans communiqués au cours de la journée, le conflit a fait dix morts au total et entraîné près de 150 000 personnes déplacées.
Déroulement des hostilités
Les autorités thaïlandaises ont rapporté des frappes aériennes et le déploiement de blindés dans les zones frontalières. Le Cambodge a indiqué initialement ne pas avoir riposté, puis son ancien Premier ministre Hun Sen a publié un message sur Facebook annonçant que l’armée cambodgienne avait engagé une riposte "après avoir fait preuve de patience pendant plus de 24 heures afin de respecter le cessez-le-feu et pour avoir le temps de mettre la population à l'abri". Il a exhorté les forces à répondre aux attaques.
L’armée thaïlandaise a déclaré la mort de trois soldats depuis la reprise des combats, dont un dans l’explosion d’une grenade à proximité du temple de Preah Vihear. Les autorités cambodgiennes ont fait état de sept civils tués et d’une vingtaine de blessés graves depuis le début des affrontements. Des dizaines de soldats ont également été blessés.
Bilan humain et déplacements
Les autorités ont indiqué qu’environ 125 000 personnes avaient été déplacées côté thaïlandais et un peu plus de 21 000 côté cambodgien, pour un total proche de 150 000 déplacés. Des civils ont quitté leur domicile et se sont réfugiés dans des pagodes, des camps d’évacuation ou des zones plus éloignées de la frontière.
Plusieurs témoignages de civils ont été recueillis : certains familles ont décrit des départs précipités après des tirs, d’autres ont choisi de rester pour s’occuper de leur activité agricole ou de leur bétail.
Réactions politiques et diplomatiques
Les dirigeants des deux pays ont tenu des déclarations publiques. Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a affirmé que la Thaïlande soutenait fermement les forces qui protègent la souveraineté nationale. Les appels internationaux en faveur d’une désescalade ont été relayés par des organisations internationales.
Les autorités thaïlandaises et cambodgiennes avaient signé un accord de cessez-le-feu le 26 octobre, destiné à réduire les confrontations et à engager un dialogue. Cet accord avait été suspendu quelques semaines plus tard par la Thaïlande après l’explosion d’une mine terrestre ayant blessé plusieurs soldats.
Contexte historique
Le différend porte sur le tracé de certaines portions de la frontière commune, longue d’environ 800 kilomètres et héritée en partie de découpages datant de la période coloniale. Des affrontements entre les deux pays avaient déjà eu lieu en juillet, lors d’un épisode de cinq jours qui avait fait 43 morts et contraint environ 300 000 personnes à évacuer.
Points en suspens
Les deux parties n’ont pas annoncé d’avancées immédiates sur la résolution du différend de fond concernant la délimitation frontalière. Des négociations et des mesures prévues antérieurement — retrait d’armes lourdes et déminage — n’avaient pas permis d’éliminer les tensions avant la reprise des combats.








