Contexte
Pete Hegseth, ancien officier d'infanterie et ancien présentateur de télévision, a été nommé ministre américain de la Défense. Sa confirmation par le Sénat a été validée de justesse au début de l'année. Depuis plusieurs mois, il fait l'objet de critiques liées à son usage d'une application de messagerie et aux opérations militaires menées par les États-Unis dans diverses régions.
"Signalgate" : révélation et rapport
Fin mars, le magazine The Atlantic a publié des informations indiquant que des plans militaires avaient été partagés dans un groupe de discussion sur l'application Signal. Le 7 décembre 2025, un rapport de l'inspection générale du Pentagone a conclu que Pete Hegseth avait communiqué, via ce groupe, l'heure de frappes prévues au Yémen quelques heures avant leur exécution ainsi que des informations sur des équipements militaires. Le rapport a estimé que ces échanges « ont créé un risque pour la sécurité opérationnelle » et auraient pu nuire aux pilotes et compromettre les objectifs des missions.
Opérations en mer et frappes contestées
Depuis septembre, les forces américaines ont conduit une campagne dans les Caraïbes et le Pacifique présentée par Washington comme une lutte contre le narcotrafic. Parmi les opérations examinées figure une attaque lancée début septembre contre une embarcation déjà touchée, suivie d'une seconde salve qui a entraîné la mort de personnes ayant survécu à la première attaque.
Des parlementaires ont visionné des images de cette opération à huis clos. L'Organisation des Nations unies a fait état de « solides indices » d'exécutions « extrajudiciaires » liées à cette campagne. Les bilans évoquent plus de 80 personnes tuées, sans qu'une preuve publique n'établisse des liens directs entre les embarcations visées et des cartels de la drogue.
Réactions politiques et positions officielles
Plusieurs élus démocrates ont demandé la démission du ministre. Des responsables et analystes ont exprimé des avis divergents sur la gravité des faits et sur les conséquences politiques possibles. Certains observateurs estiment que Pete Hegseth conserve la confiance du président, tandis que d'autres soulignent des tensions au sein du camp républicain.
Le ministère de la Défense et la Maison Blanche ont déclaré que la décision d'effectuer la seconde salve avait été prise par le commandement opérationnel et non par le ministre. Interrogé sur la publication éventuelle de la vidéo, Pete Hegseth a indiqué qu'une procédure d'examen était en cours et que toute diffusion devrait se faire « avec responsabilité ».
Situation actuelle et perspectives
Au moment du rapport, Pete Hegseth faisait face à des appels à la démission mais son maintien au poste n'était pas immédiatement remis en cause. Des enquêtes internes sont en cours pour examiner à la fois l'usage de la messagerie et les opérations navales. L'évolution de la situation dépendra des conclusions de ces enquêtes, d'éventuelles nouvelles révélations et des décisions du président et du Congrès.
Enjeux et conséquences
Les principaux enjeux portent sur la sécurité opérationnelle, la transparence des décisions militaires, le respect du droit international humanitaire et la responsabilité politique au plus haut niveau. Les signalements de l'ONU et l'absence de preuves publiques sur les liens avec le narcotrafic soulèvent des questions juridiques et éthiques qui pourraient prolonger les débats et les procédures.








