Résumé
Le gouvernement afghan a déclaré le 21 septembre 2025 que tout accord visant à restituer la base aérienne de Bagram était « impossible ». Cette déclaration faisait suite à des propos et menaces publics de Donald Trump réclamant la récupération de la base.
Déclarations afghanes
Fasihuddin Fitrat, chef de cabinet du ministère afghan de la Défense, a déclaré que « récemment, certaines personnes ont déclaré avoir entamé des négociations avec l’Afghanistan pour récupérer la base aérienne de Bagram » et a ajouté qu'« un accord sur ne serait‑ce qu’un centimètre carré du sol afghan est impossible ». Il a précisé que certaines parties souhaitaient reprendre la base par un « accord politique » et a indiqué que les autorités afghanes n’en avaient pas besoin.
Déclarations de Donald Trump
Des propos du président américain Donald Trump, diffusés publiquement dans les jours précédant la réponse afghane, exprimaient la volonté des États‑Unis de « récupérer » la base de Bagram. Sur sa plateforme Truth Social, il a écrit : « Si l’Afghanistan ne rend pas la base aérienne de Bagram à ceux qui l’ont construite, les États‑Unis d’Amérique, DES CHOSES TRÈS MAUVAISES VONT SE PRODUIRE ». Il a également évoqué la base lors d’une conférence de presse tenue au Royaume‑Uni, en expliquant que sa localisation faisait partie des raisons de l’intérêt américain. Interrogé par la suite sur l’éventualité d’un envoi de troupes pour reprendre la base, il a déclaré que les États‑Unis étaient « en pourparlers avec l’Afghanistan » et qu’ils voulaient la récupérer rapidement, sans fournir de précisions supplémentaires.
Localisation et histoire de la base de Bagram
La base aérienne de Bagram est située à environ 50 km au nord de Kaboul. Elle a été construite avec l’assistance de l’Union soviétique dans les années 1950, agrandie par la suite et utilisée par les forces soviétiques durant leur intervention en Afghanistan (1979–1989). À partir de 2001, la base a servi de centre opérationnel pour les forces américaines et de l’OTAN dans le cadre des opérations contre les insurgés. Dans les années 2010, Bagram fonctionnait comme une large installation dotée d’infrastructures de services et d’une zone de détention.
Des visites présidentielles y ont eu lieu, notamment celles de Barack Obama (2012) et de Donald Trump (2019). Des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont formulé à plusieurs reprises des allégations concernant des violations des droits des détenus à Bagram.
Retrait des forces étrangères et prise de contrôle
Les forces américaines et de l'OTAN ont quitté la base en juillet 2021. À la suite de ce retrait, les talibans ont repris le contrôle de larges régions du pays et ont regagné Kaboul en août 2021, prenant le pouvoir à l’échelle nationale.
Contexte international
Dans ses déclarations, Donald Trump a évoqué des considérations stratégiques liées à la région. Par ailleurs, plusieurs pays ont développé ou approfondi leurs relations avec les autorités afghanes depuis la reprise du pouvoir par les talibans : la Chine a renforcé ses liens politiques, économiques et commerciaux avec le mouvement taliban sans reconnaître officiellement son gouvernement; la Russie est, selon les informations rapportées, devenue en juillet le premier et, à ce jour, le seul pays à reconnaître l’Émirat islamique d’Afghanistan.
Conclusion
Le 21 septembre 2025, les autorités afghanes ont rejeté toute possibilité de restitution de la base de Bagram. Les déclarations publiques et les tensions exprimées par les responsables américains et afghans soulignent un différend sur la propriété et l’usage de cette installation, sans résolution annoncée au moment du signalement.