Contexte et méthodologie
Une étude du centre de réflexion Terram, fondée sur des données fournies par la plateforme Airbnb et relue par un comité d'experts, évalue la présence de locations de courte durée en France. L'étude examine l'évolution du nombre de nuitées, la répartition géographique des annonces et des réservations, ainsi que certains profils d'usage.
Principaux résultats
Selon cette étude, 81 % des communes françaises disposent d'au moins une offre d'hébergement via Airbnb. Les annonces liées à la location touristique seraient présentes dans près de 29 000 communes.
Répartition géographique et typologie des offres
Les offres restent concentrées dans les grands pôles d'attractivité nationale : littoraux, zones de montagne, sites patrimoniaux et grandes métropoles. L'étude indique que l'offre Airbnb s'appuie majoritairement sur le parc résidentiel existant, comprenant des résidences principales, des résidences secondaires et des logements vacants. L'étude distingue toutefois différents profils d'usage sans fournir, dans le résumé disponible, une ventilation complète par typologie de logement.
Échelle et évolution des réservations
Entre 2018 et 2024, le nombre de nuitées réservées en France sur les plateformes de location de meublés touristiques a plus que doublé, atteignant 192,4 millions de nuitées, ce qui représente un peu plus de 40 % du total des nuitées touristiques, selon l'institut statistique européen Eurostat.
Sur la période d'octobre 2024 à septembre 2025, le cabinet AirDNA a estimé une moyenne mensuelle d'environ 1,31 million d'annonces de locations saisonnières actives en France. Selon cette estimation, 71 % de ces annonces sont proposées sur Airbnb, 12 % sur Abritel et 17 % sont présentes sur les deux plateformes.
Enjeux pour le logement et le tourisme
Plusieurs chercheurs et acteurs interrogés soulignent que l'évaluation de l'impact des plateformes de location touristique sur le marché du logement et sur le phénomène de surtourisme nécessite des analyses complémentaires. Les éléments à étudier incluent la concentration de l'offre, la typologie des biens mis en location (résidence principale, résidence secondaire, ou une partie d'un logement), le niveau de professionnalisation des loueurs et l'intensité de la mise en location.
Jérôme Fourquet, co-auteur de l'étude et directeur du département opinion de l'institut Ifop, estime qu'Airbnb a pu accentuer des tensions déjà présentes sur le marché du logement, sans en être l'origine unique. Des chercheurs, parmi lesquels Thomas Aguilera et Francesca Artioli, considèrent que la méthodologie retenue par certaines études peut ne pas saisir pleinement la typologie des logements mis en location, élément jugé central pour mesurer la concurrence entre locations touristiques et marché résidentiel.
Données sectorielles récentes
L'année marquée par les Jeux olympiques à Paris a coïncidé avec des données nationales sur le tourisme publiées par les autorités : la France a accueilli 100 millions de visiteurs étrangers et les recettes touristiques ont été chiffrées à 71 milliards d'euros, ce qui représente, selon le ministère du Tourisme, environ 8 % du produit intérieur brut.
Limites et points de débat
Les analyses existantes diffèrent sur leur méthodologie et leurs jeux de données (données internes de plateformes, bases commerciales d'analyse, statistiques publiques). Les débats portent sur la nécessité de préciser la nature des biens loués, la concentration géographique des annonces, le degré de professionnalisation des acteurs et l'intensité d'utilisation des logements pour établir des relations causales entre location touristique et tensions sur le marché du logement.








