Incident initial
Fin octobre, un vol de la compagnie JetBlue reliant Cancun à Newark a effectué un atterrissage d'urgence à Tampa après une perte soudaine d'assiette. À la suite de cet événement, Airbus a identifié une vulnérabilité liée à un logiciel de commande sur certains A320.
Rappel logiciel et mesures immédiates
Airbus a lancé un rappel portant sur environ 6 000 appareils de la famille A320 afin de remplacer un calculateur profondeur-ailerons (ELAC) jugé vulnérable aux rayonnements solaires. Le constructeur a demandé à ses clients d'interrompre immédiatement les vols des appareils concernés afin de procéder aux vérifications et mises à jour nécessaires. Le calculateur est fabriqué par Thales, qui a déclaré ne pas être responsable du problème.
Détection d'un défaut sur panneaux métalliques
Trois jours après l'annonce du rappel logiciel, Airbus a signalé la détection de problèmes de qualité sur des panneaux métalliques de fuselage d'un nombre limité d'appareils. Le constructeur a indiqué avoir identifié et circonscrit la source du problème et assuré que les panneaux récemment produits étaient conformes au cahier des charges. Des inspections sont en cours pour tous les avions potentiellement affectés ; seule une partie d'entre eux nécessiteraient des mesures supplémentaires.
Répercussions opérationnelles et marché
L'information relative au défaut a entraîné une chute du cours d'Airbus à la Bourse de Paris, l'action ayant perdu plus de 10 % avant que la baisse ne s'atténue. Sur le plan opérationnel, Airbus a précisé qu'un nombre limité d'appareils restait immobilisé après les premières interventions et qu'il travaillait avec les compagnies aériennes pour remettre ces avions en service. Au moment des communiqués, moins de 100 A320 demeuraient immobilisés.
Réactions des organisations et acteurs du secteur
Le syndicat des pilotes d'Air France (SPAF) a critiqué le délai entre l'incident initial et l'alerte mondiale du constructeur, estimant que ce délai de 29 jours était « excessif » au regard de la sécurité aérienne et appelant à « une transparence totale et immédiate ». Le SPAF a également évoqué des conséquences opérationnelles antérieures, telles que des annulations, des demi-tours en vol et des retours à la base sans passagers, avant que certains appareils ne soient écartés du périmètre de risque.
Des analystes financiers ont commenté l'évolution de la situation : RBC Capital Markets a estimé que le nombre d'avions nécessitant une mise à jour matérielle prolongée semblait inférieur aux craintes initiales, réduisant le risque d'un impact financier majeur pour les compagnies clientes. Deutsche Bank a jugé pour sa part que les conséquences du problème logiciel étaient soit encore en cours d'évaluation, soit contenues.
Contexte sur l'A320
L'A320, dans ses différentes variantes, est l'appareil civil le plus produit en nombre d'exemplaires. Entré en service en 1988, il comptait, fin septembre, 12 257 exemplaires livrés selon les chiffres cités par le constructeur. Airbus n'avait, au moment des communications publiques, annoncé aucun changement de ses prévisions annuelles de production pour 2025.








