Décès
André Chandernagor est décédé le 18 novembre 2025 à son domicile d'Aubusson (Creuse). Il avait 104 ans. Son décès a été confirmé par Michel Moine, ancien maire d'Aubusson.
Jeunesse et formation
Né le 19 septembre 1921 à Civray (Vienne), André Chandernagor a suivi des études de droit, fréquenté l'École de la France d'outre-mer puis l'École nationale d'administration (ENA), promotion « Europe ». Plusieurs comptes-rendus indiquent qu'il a été reçu major au concours d'entrée de l'ENA. Il était le descendant d'un ancien esclave indien nommé « Bengale », affranchi et baptisé sous le nom de Charles-François Chandernagor au XVIIIe siècle.
Débuts et engagement politique
Il a participé au comité d'experts chargé de préparer la nouvelle Constitution en 1958. Appelé comme conseiller technique par Guy Mollet, il a exercé des fonctions de conseil pendant plusieurs années au niveau national. Certaines sources lui attribuent un rôle dans la promotion d'un renforcement des pouvoirs du gouvernement, associé à l'introduction de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution.
Il a été élu député de la Creuse à plusieurs reprises, sous les étiquettes SFIO, FGDS puis Parti socialiste, pour les périodes 1958-1959 et 1962-1981. Au sein du mouvement socialiste, il a défendu des positions hostiles au communisme et a plaidé à plusieurs reprises pour des alliances avec des formations centristes.
Mandats locaux et responsabilités régionales
André Chandernagor a exercé des mandats locaux dans la Creuse sur plusieurs décennies. Il a été maire de Mortroux de 1953 à 1983, président du conseil général de la Creuse de 1973 à 1983 et président du conseil régional du Limousin de 1974 à 1981. Il est crédité, dans plusieurs comptes-rendus, d'avoir porté des projets d'aménagement du territoire dans la Creuse, parmi lesquels l'impulsion de l'axe routier Route Centre Europe Atlantique (RCEA), la création d'un aérodrome Montluçon-Guéret à Lépaud, le développement du tourisme vert et la réalisation du centre culturel Jean-Lurçat abritant le musée de la tapisserie d'Aubusson.
Fonctions gouvernementales et à la Cour des comptes
Il a occupé le poste de ministre délégué aux Affaires européennes de 1981 à 1983 dans les gouvernements formés après l'élection présidentielle de 1981. Pendant son mandat, plusieurs comptes-rendus lui attribuent l'ouverture, pour la France, du recours individuel devant la Cour européenne des droits de l'homme et la mise en place d'un passeport européen. Certaines sources présentent son titre de manière variable; son titre officiel restait celui de ministre délégué aux Affaires européennes. Après sa période ministérielle, il a été nommé président de la Cour des comptes, fonction qu'il a exercée jusqu'en 1990.
Publications et distinctions
Il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels Un Parlement pour quoi faire ? (1967), Réformer la démocratie (avec Alexandre Sanguinetti, 1977) et Les Maires en France (1993). En janvier 2022, il a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur. Un buste à son effigie a été dévoilé à Aubusson en septembre 2023.
Vie familiale
André Chandernagor a eu trois enfants, dont l'écrivaine Françoise Chandernagor et Thierry Chandernagor. Thierry Chandernagor a exercé des fonctions locales dans la Creuse, notamment la présidence du conseil général entre 1992 et 1994 et la mairie de Mortroux.
Rôle et bilan
Au cours de sa carrière, il a cumulé mandats nationaux et locaux, participé à des travaux constitutionnels et occupé des responsabilités au sein des institutions financières et administratives de l'État. Ses interventions ont couvert des domaines législatifs, administratifs et régionaux. Sur certains points relatifs à son action constitutionnelle et ministérielle, des attributions sont rapportées par plusieurs comptes-rendus contemporains; ces attributions sont indiquées dans le corps du texte lorsque les sources les mentionnent.








