Nomination et investiture
La nomination d'Anutin Charnvirakul au poste de Premier ministre de Thaïlande a été officialisée par un décret royal lu par Arpath Sukhanunth, secrétaire général de la chambre basse du Parlement. La prise de fonctions a été annoncée publiquement après la lecture du décret.
Contexte politique immédiat
Anutin succède à Paetongtarn Shinawatra, destituée le 29 août en lien avec sa gestion d'une crise frontalière avec le Cambodge survenue au printemps. Il devient le troisième chef du gouvernement en l'espace de deux ans. Sa nomination a été rendue possible par le soutien conditionnel du Parti du Peuple, qui a indiqué ne pas participer au futur gouvernement mais qui a exigé la tenue d'élections dans un délai de quatre mois.
Parcours et carrière politique
Anutin Charnvirakul, âgé de 58 ans, a occupé plusieurs postes ministériels, notamment ceux de ministre de l'Intérieur, ministre de la Santé et vice-Premier ministre. Il est un dirigeant du parti Bhumjaithai et a une trajectoire politique longue, marquée notamment par une interdiction d'activité politique de cinq ans suite à la dissolution, en 2007, de la formation dont il était membre.
Orientation politique et actions notables
Issu du milieu des affaires dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), Anutin est perçu par certains observateurs comme attaché à des positions conservatrices. En 2022, il a joué un rôle public dans la légalisation du cannabis en Thaïlande, réforme qui a suscité débats et controverses tant sur le plan sanitaire que social.
Alliances et ruptures
Jusqu'à la crise frontalière de juin, Anutin avait été considéré comme proche du clan Shinawatra. Les événements récents ont cependant amené des repositionnements politiques et lui ont permis d'obtenir le soutien de partis d'opposition pour former un gouvernement.
Déclarations et engagement du nouveau gouvernement
Lors de sa prise de fonctions, Anutin a déclaré vouloir assurer la coopération de toutes les composantes politiques et a rappelé qu'il disposait d'un délai de quatre mois pour tenir des élections et accomplir une partie de son programme. Il a assuré du respect de la loi et affirmé qu'il ne s'immiscerait pas dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire.
Affaires judiciaires liées à Thaksin Shinawatra
L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, revenu d'exil en août 2023, reste une figure centrale de la vie politique thaïlandaise. Sa condamnation pour corruption, d'une peine de plusieurs années, suscite des interrogations sur d'éventuelles conséquences judiciaires. La Cour suprême doit se prononcer sur des demandes liées à l'exécution anticipée de sa peine, ce qui pourrait avoir des implications politiques.
Enjeux pour le gouvernement
Les principaux défis auxquels fait face le nouveau gouvernement incluent l'organisation des élections demandées par le Parti du Peuple, la gestion des tensions frontalières, la stabilité politique à court terme et le traitement des affaires judiciaires en cours impliquant des personnalités politiques de premier plan. Le calendrier contraint des quatre mois impose une période d'activité politique intense et de consensus fragile.