La Fondation des femmes et l'Union nationale des familles de féminicides (UNFF) ont lancé, le 11 décembre 2025, un appel à la création d'un observatoire national des féminicides. Cet organisme serait chargé de centraliser les données relatives aux féminicides, d'en assurer le suivi systématique et d'évaluer l'efficacité des politiques publiques destinées à prévenir et à sanctionner les violences faites aux femmes.
Contexte chiffré
Les associations ont rappelé des données récentes sur les féminicides conjugaux : en 2024, 107 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2023. Elles ont également signalé que les mois d'octobre et de novembre 2025 ont comptabilisé 26 féminicides, soit, sur cette période, une moyenne d'un féminicide tous les deux jours.
Objectifs de l'observatoire
L'observatoire national proposé viserait à fournir un suivi systématique et centralisé des cas, à améliorer la qualité des statistiques, à identifier les dysfonctionnements récurrents et à évaluer l'impact des mesures publiques. Il devrait permettre d'orienter les politiques et les financements sur la base de données consolidées et comparables.
Dispositifs existants et limites identifiées
Parmi les outils mobilisés figurent les bracelets anti-rapprochement, les ordonnances de protection, les téléphones « grave danger » et les dispositifs d'écoute. Les organisations estiment que ces dispositifs sont utiles mais insuffisants sans un financement pérenne, un pilotage adapté, une évaluation continue et des améliorations structurelles sur le long terme.
Réactions des autorités et perspectives législatives
Les ministres ont qualifié la situation d'« insupportable » et ont exprimé l'espoir d'inscrire un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes à l'ordre du jour parlementaire. Les autorités évoquent une nécessaire mobilisation renforcée des services de l'État, une formation accrue des professionnels et une meilleure coordination entre les acteurs.
Enjeux
Les organisations demandeuses estiment que la mise en place d'un observatoire national permettrait d'améliorer la coordination des politiques, d'orienter le financement des dispositifs, de renforcer l'évaluation des mesures et, à terme, de contribuer à la réduction des féminicides.








