Plus de 80 organisations non gouvernementales ont publié un rapport appelant les États et les entreprises à mettre fin aux échanges commerciaux avec les colonies israéliennes situées dans les territoires palestiniens occupés. Le document examine les liens économiques entre des acteurs privés et publics et des implantations qualifiées de "colonies illégales" par les signataires de la campagne.
Objet du rapport
Le rapport, intitulé « Commerce avec les colonies illégales : comment les États et entreprises étrangères permettent à Israël de mettre en œuvre sa politique de colonisation illégale », vise à documenter les modes de soutien économique aux colonies et à identifier des entreprises et institutions dont les activités commerciales avec ces implantations contribuent, selon les ONG, à la crise humanitaire liée à l'occupation.
Organisations impliquées
Parmi les signataires figurent des organisations telles que la Ligue des droits de l'Homme, Oxfam et Amnesty International. Les auteurs indiquent regrouper plus de 80 ONG engagées dans la campagne visant à restreindre les relations commerciales avec les colonies.
Entreprises et secteurs cités
Le rapport nomme plusieurs entreprises et secteurs. Il cite notamment le distributeur français Carrefour, accusé de soutenir l'économie des colonies par des partenariats commerciaux et la vente de produits. Il mentionne l'équipementier britannique JCB, dont les engins sont présentés comme utilisés à la fois pour la construction de colonies et pour la destruction de biens palestiniens. Sont également évoqués des acteurs des secteurs bancaire et industriel, comme le groupe britannique Barclays et l'entreprise allemande Siemens, ainsi que des acteurs du tourisme, tels que le groupe TUI et la société de voyages eDreams-Opodo. Le document indique par ailleurs qu'aucune firme suisse ne figure parmi les sociétés citées.
Demandes adressées aux États et aux institutions financières
Les organisateurs de la campagne demandent aux États, en particulier à ceux de l'Union européenne et au Royaume-Uni, d'interdire explicitement les activités commerciales avec les colonies israéliennes, y compris la fourniture de services et la réalisation d'investissements. Ils proposent, entre autres mesures, d'empêcher les banques et les institutions financières de fournir des prêts et du crédit aux sociétés qui bénéficient des colonies ou financent des projets dans ces implantations.
Lien avec un rapport des Nations unies
Les ONG présentent leur rapport comme s'inscrivant dans la continuité d'une analyse réalisée par la rapporteuse spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, présentée au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies. Le rapport de la rapporteuse, intitulé « De l'économie de l'occupation à l'économie du génocide », décrit, selon ses termes, des mécanismes d'entreprises qui soutiennent le projet colonial et détaille des formes de financement et de normalisation des colonies par divers acteurs économiques.
Arguments avancés par les ONG
Les ONG estiment que le maintien d'activités économiques avec les colonies contribue à la pérennisation de l'occupation et à la crise humanitaire qui en découle. Des représentants d'organisations comme Oxfam ont rappelé des décisions judiciaires et des analyses internationales qui qualifient la colonisation d'illégale et ont souligné que les consommateurs peuvent exercer un contrôle par leurs choix économiques.
Conclusion
La campagne vise à obtenir des changements de pratiques de la part des entreprises et des mesures législatives ou réglementaires de la part des États pour limiter les relations commerciales avec les colonies. Les ONG identifient des secteurs et des entreprises précis et appellent à des interdictions ciblées des services, investissements et financements liés aux colonies.