Contexte et Condamnation
Michaël Chiolo a été condamné à une peine de réclusion à perpétuité incompressible par la cour d'assises spéciale pour tentative d'assassinat sur deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe en mars 2019. La décision de cette cour, composée uniquement de magistrats professionnels, énonce que Michaël Chiolo était en état de récidive légale, ce qui justifie la période de sûreté incompressible. Chiolo, ancien sympathisant néonazi converti à l'islam radical, avait déjà été condamné en 2012 pour un crime antérieur impliquant l'enlèvement et le meurtre par séquestration d'un homme de 89 ans, ancien résistant.
Motifs de l'Appel
Michaël Chiolo a décidé d'interjeter appel contre cette sentence. Ses avocats, dont Me Romain Ruiz, ont indiqué que l'appel avait été déposé rapidement après la condamnation. La peine de réclusion à perpétuité incompressible, parfois désignée comme "perpétuité réelle", est la sanction maximale prévue par le Code pénal français pour des actes de la gravité et de la nature de ceux commis par Chiolo.
Analyse de la Dangerosité
Durant le procès, la cour a mentionné la "dangerosité criminologique constante" de Chiolo. Le tribunal a noté qu'il s'était montré incapable de garantir qu'il ne récidiverait pas. L'avocate générale du parquet national antiterroriste (Pnat) a souligné l'absence d'éléments de personnalité favorables à l'accusé, disputant toute possibilité d'évolution ou de réhabilitation, et justifiant de fait la peine maximale.
Comparaison Juridique
Avant Michaël Chiolo, semblables condamnations ont été prononcées principalement contre des individus liés au terrorisme jihadiste, notamment dans des affaires très médiatisées comme celles de Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats de Paris en novembre 2015, et Brahim Aouissaoui, auteur de l'attentat à la basilique de Nice en octobre 2020.
La réclusion à perpétuité incompressible a été introduite dans le Code pénal français en février 1994 pour des crimes incluant le meurtre avec viol, torture ou barbarie sur des mineurs, et a ensuite été étendue à certains actes terroristes en 2016, permettant de prendre en compte la gravité et la dangerosité des actes.