Faits
Le 14 octobre 2022, Lola Daviet, collégienne âgée de 12 ans, a été attirée dans un appartement d'un immeuble du XIXe arrondissement de Paris par Dahbia Benkired. Selon l'enquête, la victime a été violée, soumise à des violences et est décédée par obstruction des voies respiratoires au moyen d'un ruban adhésif. Le corps a ensuite été placé dans une malle découverte à proximité du lieu des faits. L'accusée a été interpellée dans les jours qui ont suivi.
Procédure judiciaire et verdict
Le procès de Dahbia Benkired s'est tenu en octobre 2025 devant la cour d'assises de Paris. Le 24 octobre 2025, la cour a déclaré l'accusée coupable des chefs de meurtre, de viols et d'actes de torture et de barbarie commis sur une mineure de moins de quinze ans. La juridiction a prononcé à son encontre la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une sûreté incompressible.
Motivation de la cour
La cour a motivé sa décision par la gravité des faits, les éléments médico-légaux présentés au dossier et le préjudice durable subi par la famille de la victime. Elle a également pris en compte l'appréciation de la dangerosité criminologique de l'accusée dans la détermination de la peine.
Expertises psychiatriques
Au cours de l'instruction et du procès, trois experts psychiatres ont été entendus. Leurs conclusions ont exclu l'existence d'une pathologie entraînant l'abolition ou l'altération du discernement au moment des faits, tout en relevant des traits de personnalité assimilés à des tendances psychopathiques. Les experts ont émis des réserves quant à la possibilité d'un traitement susceptible de modifier radicalement ces traits.
Positions des parties
- Ministère public : l'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité avec sûreté incompressible, estimant la peine adaptée à la protection de la société et au risque de récidive invoqué en lien avec le profil de l'accusée.
- Défense : l'avocat de l'accusée a reconnu la commission des viols et du meurtre mais contesté la qualification d'actes de torture et de barbarie. La défense a appelé à prendre en compte le parcours personnel et le contexte social de l'accusée, ainsi que des antécédents de violences et une consommation de produits psychotropes.
- Parties civiles : la famille de la victime a réclamé une peine maximale et exposé l'ampleur du préjudice subi.
Cadre légal et suite procédurale
La réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une sûreté incompressible est la peine la plus lourde du Code pénal français et peut être prononcée notamment pour un meurtre précédé ou accompagné d'un viol, de tortures ou d'actes de barbarie sur un mineur de moins de quinze ans. La sûreté incompressible empêche tout aménagement de peine durant la période fixée ; toutefois, la loi prévoit une procédure exceptionnelle permettant, sous conditions strictes et après au moins trente années d'exécution de la peine, de saisir le tribunal de l'application des peines pour un réexamen.
La condamnée dispose d'un délai de dix jours pour interjeter appel de la décision.








