Faits et chronologie
Une vidéo enregistrée par une caméra de surveillance dans le centre de détention de Sdé Teiman, près de la bande de Gaza, a été diffusée par des médias en août 2024. La vidéo laisse apparaître des sévices infligés à un détenu palestinien lors d’une fouille menée le 5 juillet 2024.
En février 2025, le parquet militaire a inculpé cinq réservistes pour mauvais traitements contre ce détenu. L’acte d’accusation mentionne des blessures physiques graves et s’appuie notamment sur des images de vidéosurveillance et des documents médicaux.
Fin octobre 2025, Yifat Tomer‑Yeroushalmi, alors procureure générale de l’armée, a présenté sa démission et a reconnu, dans une lettre rendue publique par la presse, que ses services avaient transmis la vidéo aux médias. Elle a ensuite disparu brièvement avant d’être retrouvée vivante.
Dans la nuit du 2 au 3 novembre 2025, elle a été arrêtée et placée en garde à vue. Les autorités l’ont maintenue en détention pour permettre la poursuite des investigations.
Diffusion de la vidéo et enquête interne
La diffusion des images a relancé l’examen des circonstances de la prise en charge du détenu et des suites judiciaires. Les autorités ont ouvert une enquête distincte visant à établir les responsabilités liées à la fuite des images et à la décision de les transmettre aux médias.
Des voix politiques et judiciaires ont demandé la tenue d’une enquête indépendante et impartiale sur la manière dont ces images ont été diffusées et sur l’impact éventuel de cette diffusion sur la procédure contre les inculpés.
Arrestation et procédures connexes
Le ministre de la Sécurité nationale a annoncé l’arrestation dans un message public. Des médias ont rapporté qu’un tribunal de Tel‑Aviv a décidé de prolonger la détention provisoire de la mise en cause pour permettre la poursuite des investigations.
La police a procédé à des recherches, notamment en lien avec le téléphone de la mise en cause, et a estimé que la brève disparition de cette dernière pourrait avoir été mise en scène pour entraver l’enquête.
Accusations envisagées
Les chefs d’accusation envisagés à l’encontre de l’ancienne procureure incluent fraude, abus de confiance, abus de fonction, entrave à la justice et divulgation d’informations par un fonctionnaire. Un autre membre du parquet militaire est également visé par des investigations.
Accusations contre les soldats et éléments de l’acte d’accusation
L’acte d’accusation lié aux faits du 5 juillet 2024 accuse cinq réservistes d’avoir exercé une grande violence à l’égard du détenu, causant des blessures graves. Il évoque des côtes fracturées, un poumon perforé et une déchirure rectale interne, et affirme l’utilisation, dans des circonstances aggravantes, d’un objet pointu dirigé vers la région rectale.
Les preuves citées par l’accusation comprennent des images extraites des caméras de surveillance et des rapports médicaux établis lors des examens du détenu.
Des avocats de certains des soldats inculpés ont indiqué que le bureau du procureur militaire a informé qu’un témoin détenu, qui devait témoigner contre leurs clients, avait été expulsé vers la bande de Gaza.
Enjeux judiciaires et réactions
Des avocats des soldats inculpés ont contesté la régularité des procédures, arguant que la fuite des images pouvait compromettre l’impartialité et la validité du processus judiciaire. Le Premier ministre a appelé à ce que la lumière soit faite sur la diffusion et ses conséquences.
Le ministre de la Sécurité nationale a indiqué que des mesures de protection avaient été prises pour la personne placée en garde à vue.
Contexte
Le centre de détention de Sdé Teiman, aménagé dans une base militaire, accueille des Palestiniens arrêtés depuis le déclenchement des opérations liées à l’attaque du 7 octobre 2023. En juillet 2024, le Haut‑Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a publié un rapport dénonçant des détentions menées de manière secrète et des traitements qui, dans certains cas, pourraient relever de la torture.
Suite prévue
Les procédures relatives à la fuite des images et les poursuites contre les soldats inculpés sont en cours. Les juridictions compétentes et les autorités militaires ont indiqué poursuivre les investigations afin d’établir les responsabilités et d’amener les dossiers devant les instances appropriées.








