Présentation de l'événement
Un groupe de 153 Palestiniens — hommes, femmes et enfants — est arrivé à l'aéroport de Johannesburg à bord d'un vol affrété ayant transité par Nairobi. À leur arrivée, les passagers ont été maintenus à bord pendant plus de douze heures en raison de l'absence de tampons de sortie d'Israël sur leurs passeports. Le ministère de l'Intérieur sud-africain a finalement autorisé leur entrée après que l'ONG Gift of the Givers s'est engagée à les prendre en charge et à les héberger.
Circonstances du voyage
Selon des témoignages de passagers et des organisations civiles, le départ se serait effectué depuis la bande de Gaza, via le passage de Kerem Shalom. Les personnes concernées déclarent avoir été informées d'une opération d'« évacuations et relocalisations » et d'avoir versé environ 2 000 dollars par personne à une organisation identifiée sous le nom d'Al-Majd. Certaines étaient convaincues de se rendre en Indonésie, en Malaisie ou en Inde.
Plusieurs passagers ont indiqué n'avoir pu emporter que leurs téléphones, les vêtements portés et de l'argent liquide. D'après Gift of the Givers, l'hébergement promis n'avait été réservé que pour une semaine pour certains et le contact avec Al-Majd s'est ensuite interrompu. Les tentatives de joindre Al-Majd ont donné des numéros injoignables.
Un précédent vol, transportant 176 Palestiniens, avait atterri à Johannesburg le 28 octobre dans des circonstances jugées similaires. Les autorités israéliennes ont déclaré que les 153 personnes avaient été autorisées à quitter Gaza après approbation d'un pays tiers, sans identifier ce pays.
Situation administrative et déplacements
Sur les 153 arrivants, 130 ont obtenu un visa provisoire de 90 jours délivré par les autorités sud-africaines. Vingt-trois passagers ont poursuivi leur voyage vers d'autres destinations par vols de correspondance. Les procédures à l'arrivée ont inclus des contrôles d'identité et des mesures de placement temporaire par les autorités compétentes.
Réactions et déclarations officielles
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a qualifié l'arrivée de « mystérieuse » et annoncé vouloir élucider les circonstances du débarquement. Le ministre des Affaires étrangères, Ronald Lamola, a jugé l'opération « suspecte » et estimé qu'elle témoignait, selon lui, d'une volonté d'expulser des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie. Il a demandé qu'aucun vol similaire ne soit autorisé vers l'Afrique du Sud.
Imtiaz Sooliman, fondateur de Gift of the Givers, a déclaré ne pas connaître l'affréteur de l'appareil. L'ambassade de Palestine en Afrique du Sud a décrit l'organisation organisatrice comme « non enregistrée » et a dénoncé une exploitation de familles en situation humanitaire.
Des acteurs de la société civile pro-palestinienne à Johannesburg ont relayé des témoignages de passagers décrivant la collecte d'argent et des notifications reçues peu avant le départ.
Contexte régional et juridique
L'Afrique du Sud prend régulièrement des positions publiques en faveur de la cause palestinienne. Le pays a saisi la Cour internationale de justice fin 2023 contre Israël, alléguant notamment des actes pouvant être qualifiés de « génocide » dans la région de Gaza ; cette démarche figure dans les communications publiques sud-africaines et éclaire le contexte diplomatique des réactions.
Éléments restant à clarifier
Plusieurs points n'ont pas été vérifiés publiquement au moment des déclarations : l'identité précise des organisateurs et de l'affréteur de l'appareil, la destination initiale promise aux passagers, et l'identité du pays tiers que les autorités israéliennes évoquent comme ayant approuvé le départ. Ces aspects figurent dans des déclarations d'acteurs impliqués mais n'ont pas été confirmés par des documents officiels accessibles.








